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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 14:41
 

La double fracture sociale

Madame la Présidente des "Enfants de la République",

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Je suis honoré d’ouvrir ce débat sur la Fracture Sociale dans l’Hémicycle de la Région Ile de France.

Un débat qui vient à point nommé alors que nous sommes au cœur d’une crise économique, financière et sociale sans précédent.

Il y a 15 ans, en 1995, Jacques Chirac remportait les élections en popularisant, par un slogan, la réalité de la fracture sociale en France.

Il touchait juste ...mais un slogan ne fait  pas une politique. Et la fracture est restée béante, pire elle s’est même fracturée de nouveau si je puis dire.

En fait nous sommes confrontés non plus à une mais à deux fractures sociales comme le dit le philosophe Pierre VIVERET:

-     « celle qui résulte de la peur du déclassement des nouvelles classes moyennes largement constituées par les classes ouvrières d’une part,

-     et celle des « exclus » et des « sans » (sans papier, sans logements, sans emplois, sans avenir etc. ;) d’autre part. »

Car « le fondamentalisme marchand » a généré des logiques « de guerres sociales, du sens et de régressions émotionnelles ».

Et c’est là le paradoxe le plus surprenant de ces régressions nous explique-t-il : les classes moyennes au lieu de « s’attaquer » aux mécanismes qui font que certains possèdent toujours plus ; s’attaquent à ceux qui possèdent toujours moins, les catégories populaires, les exclus, les immigrés.

Certains attisent ces logiques d’affrontement, d’opposition contre ceux qu’ils  désignent comme « les assistés » ou ceux dont le corps n’est pas assez traditionnel.

Mais si notre modèle d’Etat est supérieur à bien d’autres c’est que nous avons ensemble décidé d’aider plus ceux qui ont le moins, et c’est l’honneur et la particularité de la France de raisonner ainsi, ça s’appelle la solidarité.

On comprend alors mieux le défi qui est le nôtre, hommes et femmes politiques bien entendu, mais aussi le vôtre les Enfants de la République comme vous avez décidé très justement de vous appeler :

-     éviter les raccourcis qui font le nid des extrêmes,

-     comprendre ses fractures,

-     proposer un nouvel imaginaire politique pour que l’économique et le financier soit au service et non plus contre le lien social. Car il garantit notre cohésion nationale qui s’effrite dangereusement.

En somme, permettre aux classes moyennes et populaires mais aussi aux exclus de croire de nouveau au progrès.

Au progrès et à l’ascension sociale par le biais du travail, de la formation et de l’éducation.

Je vous souhaite, au nom de la Région Ile de France, de bons débats et soyez assuré qu’en tant qu’élu d’un territoire - l’est du Val d’Oise - touché par ses fractures sociales je serais très attentif à vos réflexions et à vos propositions.

Je vous remercie.

Ali Soumaré, le 11 mars 2011.

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