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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 11:53
Publié le samedi 17 septembre 2011
Les 10 exigences de la CGT


Faut-il faire confiance au gouvernement et au Medef, ou se mobiliser ? Chômage, pouvoir d’achat, logement, santé nécessitent des réponses immédiates

La CGT propose de traduire avec les salariés les dix exigences détaillées ci-dessous en revendications justes, précises, portées par tous, dans chaque entreprise, pour obtenir des résultats concrets : le seul risque que l’on prend en se mobilisant c’est éventuellement d’être entendu !

 

1. Revaloriser les salaires, les pensions et les minima sociaux

- Dans le privé, ouverture des négociations annuelles obligatoires par anticipation sur 2012 ;
- dans le public rouvrir la négociation salariale ;
- porter le Smic à 1 700 euros brut par mois ;
- résorber les inégalités de traitement entre les femmes et les hommes.

1 salarié sur 2 gagne moins de 1 500 euros par mois ; l’écart salarial demeure de 25 % entre les hommes et les femmes ; 8,2 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 954 euros par mois et la moitié avec moins de 773 euros ; les salaires ont eu la plus faible progression les dix dernières années ; pour la première fois depuis 1945, la masse des salaires versés en 2009 dans le privé a été inférieure à celle de 2008.

2. Contrôler les aides publiques aux entreprises

- Respect des critères de création d’emplois ;
- conditionner aux politiques salariales ;
- donner des moyens d’intervention aux représentants des salariés sur le bien fondé et l’usage de ces aides.

Montant des exonérations fiscales et sociales et autres aides publiques aux entreprises : 170 milliards d’euros = 9 millions de Smic annuels (cotisations sociales comprises).

3. Contraindre les entreprises à des alternatives aux licenciements

- Majorer les cotisations chômage employeur sur les emplois précaires ;
- élargir l’assiette des cotisations et contributions sociales aux primes, stock-options, intéressement. (1,3 milliard d’euros de recettes) ;
- élargir les pouvoirs d’intervention des salariés et de leurs représentants dans leur entreprise, leur groupe, voire leur filière d’activité ;
- reconnaitre la pénibilité des métiers ouvrant droit à un départ anticipé en retraite.

Le système d’indemnisation du chômage ne bénéficie qu’à moins d’un chômeur sur deux. Le chômage des plus de 50 ans touche 810 000 personnes, soit 300 000 de plus qu’en 2008. Mesure spécifique pour les chômeurs en fin de droits, condamnés au RSA après une carrière complète du fait de la réforme des retraites.

4. Suppression des exonérations fiscales et sociales sur les heures supplémentaires

- Privilégier les créations d’emplois et l’augmentation des salaires.

186 millions d’heures supplémentaires au 2e trimestre 2011. équivaut à 400 000 emplois en rythme annuel. 3 milliards d’euros de perte de recettes pour la Sécurité sociale.

5. Stopper les suppressions d’emplois

- Orienter les investissements dans le développement industriel, la recherche et la préservation de l’environnement et créer les emplois nécessaires.
- Stopper la suppression d’un fonctionnaire sur deux et créer de nouveaux postes dans la fonction publique et les services publics, outils de cohésion sociale et d’efficacité économique et sociale.

6. Développer les politiques publiques et les moyens des services publics

- Education,
- santé,
- recherche,
- infrastructures…

7. Réformer la fiscalité en profondeur

- Accroître la progressivité de l’impôt sur le revenu et créer de nouvelles tranches pour les hauts revenus,
- augmenter l’impôt sur la fortune (ISF),
- supprimer les niches fiscales inutiles selon leur impact économique et social,
- soumettre à cotisation tous les revenus sans distinction,
- alléger les impôts indirects (TVA) qui pèsent proportionnellement plus sur les plus modestes,
- réformer l’impôt sur les sociétés en pénalisant le versement de dividendes et la spéculation pour favoriser l’investissement, l’emploi et les salaires,
- revoir la fiscalité locale afin de réduire les impôts et taxes sur les ménages à revenu modeste,
- réformer le financement de la protection sociale.

8. Créer un pôle financier public et établir un mécanisme de crédits à taux réduits

- Pour financer l’investissement productif : l’emploi, la formation, la recherche, les équipements.

En Europe et dans le monde

9. Taxer les mouvements spéculatifs de capitaux et éradiquer les paradis fiscaux.

10. Mettre en place un fond européen de solidarité sociale et de développement économique :

- Création par les états d’un fond, avec le concours de la Banque Centrale Européenne (BCE) pour financer le développement social et économique et réduire les inégalités.

Les états ont su créer un fonds de 750 milliards d’euros pour sauver les financiers.


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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 11:50
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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 11:47


Chers amis,

Un nouveau rapport d'Avaaz révèle que le régime criminel syrien torture des manifestants pacifiques, leur arrache les ongles et les électrocute. Nous pouvons pousser l'ONU à déférer le cruel dictateur syrien Bachar al-Assad devant la Cour pénale internationale pour qu'il y soit jugé pour crimes contre l'humanité. Faisons résonner un immense tollé mondial:

Signez la pétition!

Il nous est difficile de communiquer cette nouvelle, mais les propres membres d'Avaaz se font torturer par le monstrueux régime syrien. Manhal* raconte qu'il a été détenu dans une prison secrète où ils lui ont arraché les ongles des mains et des pieds et électrocuté plusieurs parties du corps. "J'ai vu la mort, et j'ai été torturé presque à mort," nous a-t-il dit. Mais si nous agissons maintenant, nous pouvons faire du sacrifice de Manhal la goutte d'eau qui fait déborder le vase et qui force le monde entier à se retourner contre le régime d'Assad.

Les observateurs de la Ligue arabe n'ont pas réussi à faire cesser la violente répression, mais la pression mise sur Assad s'intensifie. Avaaz vient de publier un rapport terrifiant qui dévoile l'ampleur des centres de détention en Syrie, y compris ce qu'ils ont infligé à Manhal. Si nous lançons maintenant un immense tollé mondial, nous pouvons contraindre des gouvernements clés à faire face aux horreurs détaillées dans ce rapport et accélérer la chute d'Assad.

Signez la pétition dès maintenant, et lorsque nous aurons atteint 500 000 signatures, nous la remettrons avec le rapport d'Avaaz à la Ligue arabe et au Conseil de sécurité des Nations Unies, afin de les exhorter à déférer Assad devant la Cour pénale internationale pour qu'il y soit jugé pour crimes contre l'humanité:

http://www.avaaz.org/fr/arrest_syrias_torturers_fr/?vl

Les Nations Unies ont déjà déclaré qu'il y a eu crimes contre l'humanité en Syrie. Et à présent le régime reçoit un nouveau coup de massue -- un rapport accablant compilé par les courageux militants syriens d'Avaaz conclut que ces crimes contre l'humanité ont été perpétrés par de hauts dignitaires du régime d'Assad. Aucun autre rapport n'a détaillé aussi précisément les liens entre les hauts dignitaires du régime et la torture pratiquée par celui-ci -- c'est peut-être là notre meilleure chance pour que la communauté internationale agisse.

Nous avions tous espéré que la mission d'observation de la Ligue arabe puisse mettre fin aux violences, mais ses membres se sont compromis et discrédités. Bien qu'ils aient vu de près les snipers d'Assad en action, ils ont simplement prolongé leur période d'observation, sans même demander une intervention d'urgence. Cela permet à des pays comme la Russie, la Chine et l'Inde de bloquer le processus de décision des Nations Unies, tandis que la défense pathétique du régime pour justifier ses crimes odieux a consisté à prétexter combattre une insurrection terroriste, au lieu d'un mouvement démocratique pacifique. Mais des rapports tels que celui publié par Avaaz dévoilent les mensonges de ce régime atroce et corrompu. Il suffit à présent de rendre le monde témoin des horreurs que ce régime a commises.

Pour Assad, le temps pourrait être compté si nous créons une immense vague de pression publique capable de faire pencher la balance. Unissons le monde pour exhorter le Conseil de sécurité des Nations Unies à déférer le brutal régime syrien devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité. Signez la pétition et parlez-en à tout le monde:

http://www.avaaz.org/fr/arrest_syrias_torturers_fr/?vl

Partout dans le monde arabe, le pouvoir citoyen a fait tomber les dictateurs les uns après les autres, et notre extraordinaire communauté Avaaz a été au cœur des luttes pour la démocratie: nous avons brisé le black-out des médias imposé par des dirigeants corrompus, formé et équipé des journalistes citoyens, fourni du matériel de premiers secours indispensable aux populations assiégées en Syrie, et protégé des centaines de militants et leurs familles à l'abri des bandits du régime. Faisons en sorte que la souffrance de Manhal au nom de la liberté n'ait pas été vaine. Exhortons l'ONU à agir maintenant.

Avec espoir et détermination,

Luis, Stephanie, Ian, Maria Paz, Ricken, Emma, Wissam, Heather et toute l'équipe d'Avaaz

* Le nom de "Manhal" a été changé pour protéger sa réelle identité.

SOURCES

Rapport d'Avaaz sur les centres de torture du régime syrien (en anglais)
http://avaazimages.s3.amazonaws.com/DetentionCentresinSyria.pdf

Un rapport commandé par l'ONU accuse la Syrie de crimes contre l'humanité (Le Monde)
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/11/29/un-rapport-commande-par-l-onu-accuse-la-syrie-de-crimes-contre-l-humanite_1610660_3218.html

Sarkozy: le président syrien "doit quitter le pouvoir" (France Soir)
http://www.francesoir.fr/actualite/international/syrie-sarkozy-hausse-ton-avec-assad-170179.html

L'opposition syrienne sceptique sur le maintien des observateurs (Le Point)
http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/l-opposition-syrienne-sceptique-sur-le-maintien-des-observateurs-09-01-2012-1416942_240.php

Syrie: Les USA accusent le régime d'avoir accru la répression (Nouvel Obs)
http://tempsreel.nouvelobs.com/la-revolte-syrienne/20111227.OBS7636/info-obs-les-activistes-syriens-de-homs-ont-rencontre-les-observateurs.html

Le régime syrien accusé d'avoir torturé à mort 617 détenus (Associated Press)
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/crise-dans-le-monde-arabe/syrie/201201/05/01-4483203-le-regime-syrien-accuse-davoir-torture-a-mort-617-detenus.php

Rapport de la commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie (Conseil des droits de l'homme des Nations Unies) -- en anglais
http://www2.ohchr.org/english/bodies/hrcouncil/specialsession/17/docs/A-HRC-S-17-2-Add1.pdf

Soutenez le mouvement Avaaz!
Nous sommes entièrement financés par les dons et nous ne recevons aucune subvention de la part de gouvernements ou d'entreprises. Notre équipe fait en sorte que le plus petit don soit le plus efficace possible.   Fait Esundon




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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 11:42

Rwanda : le MRAP salue le rapport du juge Trévidic

Le MRAP se réjouit du rapport présenté par le juge Trévidic concernant
l’attentat du 6 avril 1994 à Kigali qui a coûté la vie au Président
Juvénal Habyarimana et a constitué le déclencheur du génocide. En 100
jours, un million de personnes, hommes, femmes, enfants étaient
massacrés, pour être nés Tutsis ou pour s’être opposés à cette
extermination. Ce rapport, en désignant indirectement les extrémistes
hutu comme les auteurs de l’attentat contre l’avion du Président
Habyarimana, dément le rapport du juge Jean-Louis Bruguière qui
prétendait que l’attentat avait été commis par des rebelles tutsi. Cette
 thèse , reprise notamment par Pierre Péan  visait  à renvoyer dos à
dos victimes et génocidaires et à nier le rôle de la France avant,
pendant et après le génocide.

Le MRAP rappelle que ce génocide a été accompli par les ex-Forces Armées
Rwandaises (FAR) et les milices dites “Interahamwhé” . Ce pouvoir a reçu
de manière continue et appuyée le soutien du gouvernement français, tant
au plan politique et militaire que financier, avant, pendant et après.
Le premier accord  d’assistance militaire entre les  Présidents Valéry
Giscard d’Estaing et Juvénal Habyarimana, datant de juillet 1975 , est
bien antérieur au génocide et la mission militaire française, sous la
responsabilité du Général Cussac, s’est livrée à des opérations
d’identification de civils
qui devaient présenter une carte d’identité  sur laquelle figurait la
mention “hutu” ou “tutsi”. Dès le début des massacres, la France a voté
au Conseil de sécurité en faveur du retrait des casques bleus destinés à
 protéger les civils rwandais et a continué de fournir des armes au
gouvernement en place. Enfin, une fois le génocide accompli, l’opération
“Turquoise” (juin-juillet 1994) a permis d’organiser la fuite de ceux
qui en étaient responsables.

Le MRAP considère qu’il y va de notre conscience morale de refuser
l’oubli de cette tragédie mais également que toute la vérité soit faite
sur les responsabilités notamment de la France. Le rapport du juge
Trévidic est  un premier pas vers l’indispensable recherche de la vérité
 et de justice réclamée par le MRAP  dès le mois de mai 1994.

Paris, le 12 janvier 2012.

--
Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples
43 bd Magenta - 75010 Paris - Tél. : 01 53 38 99 99
Site web : http://www.mrap.fr
Aider le MRAP : http://secure.mrap.fr

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 19:28


RENCONTRE AVEC JOHANNA FERNANDEZ
 

A l'invitation de notre Collectif Unitaire National, Johanna Fernandez - porte-parole de Mumia pour le réseau étranger - sera à Paris du 16 au 18 janvier prochain. A cette occasion nous proposons aux franciliens de la rencontrer pour faire le point de la situation de Mumia depuis son transfert à la prison de Frackville où elle lui a déjà rendu visite. Cette rencontre aura lieu le MARDI 17 JANVIER (18h30) au MRAP / 43 boulevard de Magenta (métro République).

 

Johanna FERNANDEZ est titulaire d’un doctorat d’histoire américaine du 20ème siècle. Elle est professeure au Baruch College of  New-York où elle enseigne notamment l’histoire des mouvements sociaux et l’histoire afro-américaine. Elle est aussi écrivaine et productrice/réalisatrice de documentaires. En 2010, elle réalisa un film sur l’affaire Mumia Abu-Jamal (Justice on Trial /    ). Elle est également visiteuse de prison, ce qui lui permet de rencontrer Mumia très régulièrement. Elle est la porte-parole de Mumia pour le réseau étranger.

  

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=XH68UYuD9zA

 
TOUTE MA VIE EN PRISON - PROJECTION EN REGIONS
Le film dédié à l'affaire Mumia Abu-Jamal poursuit sa route sur la toile. Toutes les infos et les séances sont sur le site : www.mumia-lefilm.com
Projections programmées :
- NIMES lundi 9 janvier au Cinéma Le Sémaphore + débat en présence de Claude Guillaumaud-Pujol (biographe de Mumia) :
- CAEN mardi 10 janvier à 20h à l'Université de Caen (Amphi Daure) en partenariat avec le Cinéma Lux + débat avec Claude Guillaumaud-Pujol :
- MONTPELLIER jeudi 19 janvier à 20h
- BOBIGNY dimanche 29 janvier à 17h
Le film sera également projeté durant la semaine du 18 au    janvier au Cinéma des Cinéastes à PARIS / 7 avenue de Clichy / 17ème (séances à consulter sur le site : www.mumia-lefilm.com à partir du mardi 17/1)

MESSAGE DE MUMIA AUX OCCUPANTS DE WALL STREET
Dès son arrivée à la prison de Mahanoy à Frackville, Mumia a fait parvenir son premier message aux centaines de manifestants qui occupent les abords de la plus grande Bourse du monde et qui a fait boule de neige à travers les Etats-Unis. Nous le reproduisons intégralement ci-dessous :
« A mes amis d'Occupy Wall Sreet ... Vous êtes le mouvement central de cette heure. Vous avez posé des questions qui sont au cœur de millions de gens. Votre cri "nous sommes les 99%" a été entendu, porté et répandu à des millions. Vous pouvez être certains que les 1% l’ont entendu très clairement. Votre travail, cependant, ne fait que commencer. Vous devez l’approfondir, le renforcer et agir pour faire qu’il atteigne vraiment tous les 99% : les travailleurs, les Noirs, les Latinos, les Latinas, les gays et les lesbiennes, les immigrants, les Asiatiques, tous ceux qui sont une part des 99%. Je vous salue et je vous souhaite avec ferveur de gagner en nombre ».


LE COLLECTIF UNITAIRE NATIONAL DE SOUTIEN A MUMIA ABU-JAMAL,
rassemblant une centaine d'organisations et de collectivités publiques françaises.

 

 

 

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 19:22

Monde - le 5 Décembre 2011

Le peuple est assiégé dans son pays par le pouvoir de Bachar Al Assad
 

 

 

Le peuple syrien vivait sous la dictature. Depuis qu’il a osé s’exprimer massivement pour la liberté, la démocratie, la revendication sociale, le dictateur est devenu un assassin quotidien, et s’étend, depuis, la longue liste des hommes et des femmes – parmi eux, beaucoup de jeunes –, qui, pacifiquement, exigent le changement et auxquels le pouvoir dictatorial répond en tirant. Tirant au revolver, tirant au fusil, tirant à la mitrailleuse, tirant au canon, tirant à partir de chars – à Rastan, 400 chars contre un millier de déserteurs de l’armée –, tirant d’hélicoptères, tirant de navires, sans oublier l’arme blanche. Tout le monde est visé, hommes, femmes, jusqu’aux enfants. L’arithmétique de la mort dépasse les 3 500 personnes, l’arithmétique des arrestations atteint les 30 000 citoyens, dont beaucoup sont torturés ou portés disparus. La population syrienne est assiégée dans son pays par le pouvoir de Bachar Al Assad. C’est comme une guerre, une horrible tempête inhumaine déferle dans l’espace public et dans l’espace privé, jusque dans les maisons. Le peuple syrien, véritable souffleur de conscience, « montreur de conduite », selon l’expression de Samir Kassir, grand journaliste libano-palestinien-syrien, assassiné le 2 juin 2005 par les services spéciaux de Bachar Al Assad. Oui, le peuple syrien s’affronte à l’ensauvagement de sa vie par un bourreau haineux et dominateur qui n’hésite pas à recourir aux crimes contre l’humanité. Parler du droit de vivre en Syrie est un devoir d’humanité pour chacune, chacun, quel que soit son lieu de vie. Là-bas, c’est ici. Là-bas agissent des compagnons simples et lumineux, et la moindre des politesses humaines est ici de clamer notre colère, « d’enrager », comme disent des personnages de Molière.

 

Aujourd’hui, c’est à nous de ne plus nous contenter de jurer fidélité, de nous compromettre avec les milliers et les milliers de manifestants syriens pacifiques affirmant leur dignité, leur « Karaama ». Crions ensemble et agissons selon « Karaama awallan » (dignité d’abord).

 

« Tous les membres de la famille humaine possèdent une dignité inhérente », affirme la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Son article 1 poursuit :

 

 « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »

 

La Constitution syrienne ne connaît pas cet article 1, elle est indigne, elle est un mariage cruel imposé aux citoyens, une sorte de danse de mort qui a ôté aux humains des capacités de respiration et de symbolisation, et les traite comme s’ils étaient en trop dans la société et, finalement, leur ôte la vie.

 

Sauf que les hommes et les femmes du peuple syrien ont prouvé aux yeux du monde, au cœur du monde arabe et de son printemps – dont fait partie le printemps palestinien –, que, contrairement aux apparences, comme dit un ami, Yves Clot, « on ne vit pas dans un contexte, on cherche à créer du contexte pour vivre ». Ils « décongèlent la situation » et font fructifier leur « pouvoir d’agir ». Celui dont la grande affaire était de mettre la main sur l’âme du peuple et qui organise des assassinats indistincts est tenu en échec par le peuple qui refuse l’intimidation et surmonte la peur. Franklin Roosevelt disait en 1933 (entendez la date) : « La seule chose dont nous devons avoir peur, c’est de la peur elle-même. » C’est un des régimes les plus sécuritaires au monde. Depuis la grande tuerie opérée par le père de Bachar Al Assad, en 1980, le peuple n’a plus le droit à la parole. On ne lui laisse rien faire par lui-même. Il a été mis sous le joug des services spéciaux et, malgré cela, on assiste à une sorte d’explosion intrépide de la rue qui crie un « non » magnifique au dernier jour de se donner la main, qui esquisse un mouvement pluraliste où le « je » et le « nous », le « nous » dans le « je » et le « je » dans le « nous » trouvent et surtout trouveront toujours plus le plaisir d’être ensemble, ouverts à l’intuition d’autrui et libres. La société syrienne était pleine d’êtres enfermés de naissance. Les manifestants créent un horizon grâce à des réseaux de confiance. Bachar Al Assad tente de cisailler l’histoire de la Syrie, les Syriens cousent éperdument une nouvelle sollicitude sociale. C’est une bifurcation qui concerne tout le Proche et Moyen-Orient. Pour Bachar Al Assad, l’homme est tuable à merci ; pour les immenses cortèges syriens, « l’homme est un pont pour l’homme ». Bachar Al Assad brutalise à l’extrême la Syrie, les manifestants la civilisent. Bachar Al Assad fabrique des retards d’avenir barbares, la révolte syrienne est en route pour supprimer des impossibilités.

Par Jack Ralite, ancien ministre.

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 19:20

 

Médias - le 9 Janvier 2012

 

Dans l'Humanité: les économistes atterrés dévoilent leurs cartes pour 2012
 

 

 

Dans notre édition de ce mardi 10 janvier, nous publions les bonnes feuilles de Changer d'économie, nos propositions pour 2012, le nouvel ouvrage collectif des Economistes atterrés.

 

Ils sont 27, enseignants, chercheurs, experts. Associés au sein des Economistes atterrés depuis un peu plus d'un an, ils mettent en débat des propositions en rupture avec les politiques néolibérales aujourd'hui en faillite: une critique impitoyable adossée à des pistes pour en sortir. "Les réformes que nous proposons traitent des dimensions clés de la crise actuelle et sont pensées pour ouvrir une voie de sortie", écrivent-ils.

  • A lire leurs contributions:
  1. "La dépense publique, bonne pour le bien-être social et l'emploi"
  2. "Entreprises: contrer la gouvernance actionnariale"
  3. "Repenser le travail"
  4. "Permettre un financement des Etats moins coûteux"
  5. "Pour un changement de statut des banques"

"Rompre avec la stratégie de soumission aux marchés", entretien avec Henri Sterdyniak, coprésident des Economistes atterrés

Notre édito: De quoi être atterrés!

 

  • Retrouvez aussi dans notre édition:

Politique: l'omniprésence médiatique entretient la flamme Le Pen

Décryptage: "Le Front national n'est fort que des faiblesses de la gauche", entretien avec Jean-Baptiste Maler, auteur de Derrière les lignes du Front (Editions Golias)

SeaFrance coulée, mille marins en quête d'une issue

Economie: les banques cachent leurs étrennes de Noël à la BCE

Notre série Portrait de la France populaire: Prière d'insérer jeunes des cités

Reportage: soins psychiatriques, prière de délirer au centre Antonin-Artaud de Reims

Culture: Louis Boilly, peintre et homme des Lumières

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 18:34
LES DIX STRATEGIES DE MANIPULATION DES MASSES
Transmis par Jean-François Dirringer

mardi 3 janvier 2012 par Noam Chomsky

 

1/ La stratégie de la distraction

Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

 

2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple : laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

 

3/ La stratégie de la dégradation

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

 

4/ La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

 

5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celle d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

 

6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

 

7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

 

8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

 

9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !…

 

10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.


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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 18:27
LES VŒUX EN TOC DE L’HOMME AUX TICS

jeudi 5 janvier 2012 par Jean-Luc Gonneau

 

Bon, les vœux présidentiels font partie des exercices obligés, donc convenus, afférents à la fonction. Qui se souvient de ceux pour 2011, mis au rencart aussi vite qu’ils avaient été prononcés, et même remplacés sur bien des points par leur exact contraire, ne pouvait pas attendre grand-chose de ceux pour 2012. Ceux-là au moins ne risquaient guère de déceptions : quand on n’attend rien…

 

Il est loisible de distinguer dans les vœux présidentiels trois catégories principales. La première tient aux engagements indispensables parce que leur omission ferait tache, mais dont on sait qu’ils ne seront suivis d’aucun effet. Le plus bel exemple concerne l’engagement de lutter contre le « dérèglement de la finance ». Discours usé jusqu’à la corde depuis les martiales paroles présidentielles sur la « moralisation du capitalisme » et dont on a pu constater depuis la totale absence de quelque mesure que ce soit pour mettre fin à ce dérèglement. A ce sujet, les gouvernements d’Obama et de Cameron, qui ne sont pourtant pas de farouches révolutionnaires, en ont fait plus que lui. Pas difficile, cela dit, de faire plus que zéro. Et ce n’est pas la très vague promesse d’une taxation sur les transactions financières (laquelle ? quand ? où ? comment ?), déjà annoncée sans résultats qui convaincra grand’monde. Autre figure imposée : la solidarité. A Jospin qui ne voulait laisser personne au bord du chemin, Sarkozy fait écho en osant prétendre ne pas laisser « de côté ceux qui souffrent déjà des conséquences douloureuses d’une crise dont ils ne sont pas responsables », alors même que les plans de rigueur successifs rognent avec constance les dispositifs destinés justement à ces souffrants. Au passage, notons que Sarkozy doit souffrir aussi d’une crise dont il ne sent d’aucune manière responsable. On ne va certes pas lui coller tout sur le dos, même si l’envie nous titille, mais nul ne saurait oublier que dans le bal des faux derches qu’ont constitué les G8 et autres G20, réunions, tout de même, des politiquement responsables de la crise, et a priori en charge de la surmonter, le surprésident Sarkozy s’est pavané aux premières loges de ces monuments d’inutilité. Cerise avariée sur la gâteau pourri présidentiel : « Mon devoir est de faire face et de vous protéger ». On ne connaît que trop cette chanson : la seule protection dont fut capable le président, c’est celle dont il a entouré les plus riches de nos concitoyens. Qui pourrait penser un seul instant qu’il serait capable d’autre chose ?

 

La seconde catégorie est celle des mensonges, ou au mieux de l’accommodement avec la réalité. Ainsi, prétend-il, la France a « tenu bon » pendant la crise. Il faudra demander aux centaines de milliers de personnes qui ont perdu leur emploi cette année, aux millions de précaires, aux cohortes de mal logés alors que la spéculation immobilière continue, aux millions de personnes qui restreignent leurs soins faute de sous, aux profs à la dérive à coup de suppressions de postes, aux policiers hagards à force dee traquer le sans-papier, de verbaliser la prostituée ou le fumeur de joint alors que les trafiquants traficotent de plus belle, les maquereaux maquereautent tranquilou, et les voleurs volent, plus qu’avant. Le seul truc étonnant, dans tout çà, c’est que le président et ses affidés « tiennent bon », alors qu’ils méritent largement le goudron et les plumes. « Il faudra changer notre regard sur le chômage ». Tiens donc. Comment le regardait-on, jusqu’en 2011 ? De biais ? Le dos tourné ? Et comment le regardera-ton en 2012 ? A coup de formations, dit-il. Lesquelles ? De ces stages parking de sinistre mémoire ? Amis, chômeurs, soyez contents, vous n’aurez pas d’emplois, mais des stages. Il est vrai que nos jeunes sont déjà habitués à la chose. Autre arrangement avec le réel : « nos comptes sont redressés ». Où a-t-il vu jouer ce sketch, celui qui a creusé la dette plus encore que ses prédécesseurs ?

 

La troisième catégorie, avec Nicolas Sarkozy, est la plus perverse : sous couleur d’annoncer une « bonne » nouvelle (rappelons-nous le travailler plus pour gagner plus), on nous refile non pas une jolie couleur, mais une sacrée couleuvre : la TVA sociale. Abaisser le coût du travail sans baisser les salaires ? Pas garanti avec ce machin-là. Protéger des importations-dumping ? Pas évident dans une Europe passoire. Stimuler l’emploi ? Encore moins évident avec une demande qui devrait fléchir car. Car le seul résultat certain de ce bousin, c’est que la TVA « sociale », c’est avant tout une TVA plus élevée. Payée par qui ? Vous avez deviné, par tous, et notamment par les moins riches. Ah, parlez-nous du « président protecteur », on ne s’en lasse pas.

 

Il est en conséquence urgent que les élections de 2012 permettent une alternative à ces palinodies. La gauche, toute la gauche, a une énorme responsabilité. Et tout particulièrement le candidat du Parti Socialiste, actuellement le mieux placé selon les sondages. Pour nous débarrasser de l’équipe Sarkozy, il lui faudra tout autre chose que la « rigueur douce » à laquelle il semble se tenir, tout autre chose que cette « adresse aux français » publiée via Libération, dans laquelle la critique du bilan de Sarkozy est globalement juste, mais où aucune proposition n’apparaît. Le vocabulaire utilisé fait malheureusement penser à ces « éléments de langage » qui polluent la vie politique. A vouloir à tout prix « parler président », c’est-à-dire tel qu’on imagine un président dans les officines de communication si proches de Manuel Valls, on perd de l’humain, ce qui est un peu fâcheux pour un type qui se veut « président normal ». Un président « normal », ami François, ce n’est pas obligatoirement un président stéréotypé. Paradoxalement, les propositions de Jean-Luc Mélenchon et du Front de gauche, souvent décrites comme gênantes pour le candidat socialiste, devraient au contraire l’aider à aller dans la bonne direction. Il en va de même, modestement mais pas tant que ça de nos observations, dont le ton parfois vif ne saurait masquer la volonté constructive.


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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 20:33

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