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Le blog de Martine valla
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L'humanité
Lundi 29 Mars 2010
Social-Eco
« Les TPE servent de variable d'ajustement »
Pour Philippe Lattaud, « ce n'est pas parce que l'entreprise est petite qu'il doit y avoir de petits droits ». Et si le patronat traditionnel (Medef, CGPME) ne veut pas entendre parler de représentation des salariés dans les TPE, c'est parce qu'« ils veulent qu'elles continuent de servir de variable d'ajustement ». Après de long mois de négociations sur ce sujet, le retrait soudain des deux syndicats patronaux a laissé un goût amer. Les pourparlers avaient pourtant bien commencé. En avril 2008, une position commune (CGT, CFDT, CGPME, Medef) avait été adoptée pour « fonder le dialogue social sur des organisations fortes et légitimes ». Mais, en décembre 2009, le Medef et la CGPME ont claqué la porte des négociations, au risque de voir contester leur propre représentativité. Résultat : la négociation s'est soldée par une « lettre commune », une simple proposition soumise au législateur, dans l'attente d'un projet de loi à venir.
« Ce projet permettrait d'organiser la mesure de l'audience des organisations syndicales et d'inscrire dans la loi la mise en place d'institutions spéciales pour les TPE », explique le
négociateur CGT. En l'occurrence, il s'agirait d'une représentation externe à l'entreprise, via des commissions paritaires territoriales. « Ce ne sera pas mirobolant au début », mais cela
permettrait de commencer à discuter, notamment des questions de formation professionnelle, car les salariés de TPE ont tendance à stagner. Sur ce dossier, le cégétiste salue l'implication
d'organisations d'employeurs, notamment l'Union professionnelle artisanale (UPA), qui, dans son livre blanc, entend « mettre fin au monopole des grandes entreprises qui parlent souvent au nom
des plus petites ».
M. F.
La situation de blocage dans le conflit de la clinique du Pont-de-Chaume
perdure au terme de presque une semaine de grève. Depuis vendredi d'ailleurs, l'ensemble des malades a été évacué et réparti dans les divers autres établissements de soins du département. Le
mouvement social lui, s'est concrétisé par un rassemblement populaire d'ampleur hier matin place Foch devant l'entrée de la préfecture. Outre la majeure partie des 350 salariés qui en sont au
septième jour (ce matin) de conflit, de très nombreux adhérents de la CGT, du Front de Gauche grossissaient les effectifs bravant la pluie froide de ce second samedi de printemps.
Avant que l'ensemble ne remonte en cortège vers la clinique, tout le monde faisait une ovation à Bernard Thibault le patron de la CGT.Qui avait pris un avion plus tôt à Paris pour venir les
soutenir dans cette lutte « exemplaire et déterminée » Il souhaitait que « des négociations sérieuses s'ouvrent le plus rapidement possible », tout en stigmatisant « les attitudes inacceptables
de la direction de la clinique envers les salariés au travers de menaces, de brimades, d'humiliation ». Auparavant Antoine Lopez au nom de l'UD CGT 82 redisait : « Votre lutte est exemplaire
parce que vous êtes déterminés à gagner un mieux être au travail... Vous êtes déterminés à vous faire respecter. Direction et actionnaires n'ont pas tous les droits et surtout pas celui de
bafouer votre dignité. » Et il terminait de la sorte : « Le paysage social de notre département est profondément marqué par votre mouvement et personne ne peut rester insensible à votre colère.
» Françoise la déléguée syndicale de la clinique revenait,elle, sur les revendications non satisfaites jeudi soir (13e mois, trois jours de carence etc.), et se félicitait de la solidarité, de
la détermination de tous décidés à gagner « tous ensemble ».
Jean-Pierre François.
La 11ème édition des Rencontres internationales du dessin de
presse de Carquefou (Gard) met les femmes à l’honneur parmi les 26 caricaturistes venus de 16 pays.
Parmi ces dernières, l’iranienne Firoozeh Mozaffari. Ses dessins, souvent elliptiques, dépeignent néanmoins avec force les aspirations de cette auteure dont le journal a mis la clé sous la porte et celles de tout un pays. Elle qui a boycotté la 9ème Biennale de Dessin de Téhéran a dû cesser toute activité en lien avec le pouvoir en place. Après une licence en Graphisme (Université de Téhéran), Firoozeh Mozaffari a collaboré à l'élaboration de divers journaux comme « Hamshahri », « Golestan-e-Iran », « Shargh » et « Kayhan Caricature » et a également été membre du comité exécutif de la 6ème biennale internationale du dessin de presse de Téhéran. Le magazine « Elle » lui a consacré un article en juin 2009 « Iran, rire sous le tchador ».
Autre porte-drapeau d’une certaine idée de la liberté de la presse, la saoudienne Hana Hajjar est la seule femme caricaturiste de son pays. Après avoir lutté longtemps pour s'imposer auprès de ses collègues masculins, elle se sent aujourd'hui du haut de ses 26 ans « plus acceptée que tolérée ». Après les beaux-arts, elle a rejoint il y a deux ans la rédaction du quotidien saoudien anglophone Arab News, lancé en 1975 et distribué à 110 000 exemplaires. Focus sur ce qu’elle nomme elle-même son « djihad intellectuel ».
Toutes deux espèrent faire des émules. On ne demande pas mieux !
"No culture, no future": dans les rues de Paris voire en régions, les professionnels du spectacle vivant et de la création se sont mobilisés en nombre lundi pour défendre "l'art et la culture", menacés selon eux par la réforme territoriale et la politique du gouvernement.
lundi 29 mars 2010
Depuis 2005, Thierry Barle et Raphaël Cacitti, militants de la CGT, font l’objet de multiples procédures de sanction intentées par le maire de la commune d’Amnéville (Moselle), Jean
Kiffer.
Ce dernier s’illustre par son opposition virulente à la CGT et son mépris pour le droit syndical : mise au placard et sanctions multiples infligées à nos deux camarades ; refus de
reconnaître la liste CGT aux élections professionnelles ; déclarations publiques qualifiant la CGT de « peste rouge » et de « bureaucratie mafieuse ». Loin de se
cantonner à la mairie, cette chasse au syndicalisme s’étend d’ailleurs à la cure thermale d’Amnéville, gérée par la mairie.
La situation de Thierry et Raphaël s’est aggravée en octobre 2009. Nos deux camarades ont alors été radiés des effectifs du personnel communal et se trouvent depuis au chômage. Après trois
procédures avortées de révocation, Jean Kiffer a ainsi choisi de bafouer plusieurs décisions de la justice et des organismes paritaires, qui doivent conduire à la réintégration de ces deux
fonctionnaires, dans le respect du Statut de la Fonction publique territoriale.
Alors même que nos deux camarades devraient être pleinement rétablis dans leurs fonctions, ils se trouvent plongés dans la précarité, subissent près de 20% de perte de revenus, et doivent faire
face à toutes les difficultés financières et personnelles que l’on peut imaginer.
Pour la CGT, cet état de fait ne peut perdurer. Au-delà de deux drames humains, c’est bien la liberté syndicale, garantie par la Constitution, qui est en jeu. Le lien entre l’activité syndicale
de nos deux camarades et les sanctions qu’ils subissent est en effet évident, comme le démontrent notamment les manœuvres menées en 2008 avec succès pour empêcher la CGT de présenter une liste
aux élections professionnelles.
Ainsi qu’elle l’a fait en février 2008, décembre 2009 et février 2010, notre organisation est déterminée à continuer de mobiliser ses militants pour obtenir la réintégration immédiate de nos deux camarades. Les tutelles ministérielles concernées ont été interpellées sur cette situation inacceptable qui ne peut perdurer. Celles-ci et leur représentant préfectoral dans le département doivent agir pour faire appliquer la loi et les décisions de justice à la mairie d’Amnéville.
La manifestation qui se déroulera à Amnéville le 4 mai 2010 à partir de 14h portera haut et fort cette exigence.
Cette journée permettra plus largement de revendiquer le respect de la liberté syndicale sur l’ensemble du territoire. La répression antisyndicale vécue par les camarades d’Amnéville est en effet loin d’être un cas isolé, à l’image de celle subie par deux agents territoriaux de la mairie de Saint-Martin de Valgalgues (Gard), qui fera également l’objet d’une mobilisation le 4 mai.
La CGT est et demeurera déterminée à œuvrer pour le respect des libertés syndicales et le droit à l’activité et l’expression CGT, dans chaque profession et dans chaque
territoire !
Montreuil, le 29 mars 2010
Après les élections régionales : extrait d'un article du Monde du 26 MARS 2010
Médiatiquement et politiquement, l'abstention des cités sensibles ne vaut pas une émeute avec son cortège de voitures incendiées et d'images spectaculaires pour
illustrer la gravité de la crise des banlieues. Les résultats des élections régionales, qui prolongent les constats des précédents scrutins, devraient pourtant interpeller la société française,
plus encore que des véhicules brûlés. Avec des taux d'abstention qui dépassent les 70 % des inscrits, les habitants des quartiers difficiles ont exprimé leur sentiment d'être en dehors de la vie
électorale, en dehors du système politique, en dehors de la République. Là où les émeutes de 2005 avaient été provoquées par quelques milliers de jeunes, souvent adolescents, le refus de voter
est un signal de défiance vis-à-vis du politique envoyé par plusieurs centaines de milliers d'habitants, Français, adultes, qui ont symboliquement brûlé les urnes, jugées inutiles. Avec,
comme pour les émeutes de l'automne 2005, une ville symbole : Clichy-sous-Bois figure en tête du palmarès des communes les plus abstentionnistes avec 31,3 % de votants au second
tour.
Plus de 6 000 des 9 000 électeurs de cette ville de Seine-Saint-Denis ont refusé de se déplacer - un chiffre à comparer aux quelque 200 à 300 émeutiers recensés, en octobre 2005, ou aux 400
habitants qui avaient participé à une marche silencieuse après le décès de deux adolescents à l'origine des émeutes. Une défiance exprimée dans des proportions comparables à Grigny, à Stains, aux
Mureaux, à Sarcelles, à Bobigny ou à Villiers-le-Bel, autant de villes qui incarnent la "crise des banlieues"./
Comment comprendre cette attitude de retrait de la vie démocratique ? Elle témoigne d'abord du profond sentiment d'abandon. Les milliards d'euros investis dans la rénovation urbaine n'y font
rien. Ni la communication autour du plan espoir banlieue de Fadela Amara resté à l'état de promesse. Au-delà de la frontière symbolique du périphérique, l'idée dominante est celle d'une
mise à l'écart. Un sentiment validé par le
dernier rapport de l'Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) : un tiers des habitants y vivent sous le seuil de pauvreté.
Ces résultats prolongent également, dans le champ électoral, les phénomènes de ségrégation. Puisque la République trahit ses promesses, la majorité des habitants, pas simplement une poignée
d'émeutiers, ne se sentent plus liés par leurs devoirs électoraux. Car la ghettoïsation des quartiers n'a cessé de progresser au point que certaines cités abritent presque exclusivement ce qu'on
appelle sur le reste du territoire des "minorités visibles" - pour ne pas dire "Noirs" et "Arabes" - et qui
sont devenues des "majorités visibles" dans certains territoires.
La statistique publique se garde bien d'aborder frontalement le sujet : dans le dernier rapport de l'Onzus, ce sujet n'existe pas. Pratiquement aucune donnée sur les étrangers. Ni sur la
répartition spatiale des populations issues de l'immigration. Or ce que les pouvoirs publics s'évertuent à ne pas voir, les habitants le constatent tous les jours.
Dans l'accès à l'emploi avec, par exemple, un taux record de chômage de 42 % pour les hommes de moins de 25 ans. Dans les problèmes de transports en commun - Clichy-sous-Bois est toujours à 15 km
mais à plus d'une heure de Paris. Dans les rapports avec la police - la probabilité d'être contrôlé pour un Maghrébin est huit fois plus élevée que pour un Blanc.
Quant à l'immigration, la fonction d'accueil reste toujours aussi mal partagée : la Seine-Saint-Denis, par exemple, absorbe plus d'étrangers que tous les autres départements d'Ile-de-France
réunis, hormis Paris. Entre les deux recensements de 1999 et 2006, leur nombre a augmenté de 22,8 %, concentrés dans les communes les plus pauvres de ce département, là où la proportion
d'étrangers était déjà la plus élevée. Là, aussi, où se concentrent les Français que l'on présente toujours comme "issus de l'immigration".
Au fond, c'est le silence des quartiers qui devrait nous alarmer plus que le bruit, ponctuel, des violences urbaines. Pourquoi le souffle créé par les émeutes de 2005, qui s'était traduit par une
diminution de l'abstention lors de la présidentielle de 2007, est-il retombé aussi vite ? Comment des citoyens tolèrent-ils de telles conditions de vie sans exprimer leur colère autrement que par
le non-vote ? Comment se fait-il qu'aucune force politique, associative ou syndicale ne parvienne à représenter ces populations ?
Le plus gênant est que l'abstention place les quartiers dans un cercle vicieux. Parce que les hommes politiques pourront être tentés par une lecture cynique et considérer ces territoires
comme définitivement "non rentables" électoralement. Pour la droite, qui y recueille des scores dérisoires. Pour la gauche, qui obtient des pourcentages flatteurs mais un nombre de voix réduit.
Pourquoi, en effet, prendre le risque de s'aliéner des clientèles alarmées par l'image du jeune à capuche pour ne rien gagner du côté de la banlieue ? Pourquoi se mettre à dos le monde rural,
également en grande difficulté mais qui continue de voter, pour des quartiers à la dérive mais abstentionnistes ? Le piège se referme sur les banlieues populaires.
*Luc Bronner (Service France)*
Envoye par Nicole Brindas