Journée Internationale des Roms 8 avril
2013, 42 e anniversaire de la
Fondation de l’Union Romani Internationale
Un anniversaire qui s’inscrit hélas encore plus que les précédents sous le signe de la discrimination, de la
stigmatisation, et de la xénophobie à l’égard des Roms migrants, mais qui cible également les Roms français, nombreux parmi les ‘gens du voyage’, en particulier dans leur accès aux droits
civils et politiques ainsi que dans ceux de la scolarisation, de la santé et du travail.
Les familles roms migrantes que nous fréquentons ont pour habitude de nous souhaiter « bon courage », ce qui sous-entend
également « Bonne chance, que tout aille bien pour vous ! ». A notre tour de leur en souhaiter beaucoup, en ce jour anniversaire où ces hommes, ces femmes, ces enfants « fêtent » leur journée : «
La journée Internationale des Roms », qui commémore la création de l’Union Romani à Londres en 1971. Ce jour là les Roms se sont dotés d’un hymne et d’un drapeau, bleu
comme le ciel, vert comme la terre, marqué d’une roue rouge qui rappelle la route et l’Inde des origines.
En effet :
Il faut un certain courage dans la France socialiste de 2013 pour se déclarer Rom
lorsque le Ministre de l’Intérieur se répand en propos mensongers sur eux, quand on les chasse chaque jour de leurs
lieux de survie, à une époque où certains maires leur refusent l’accès à l’eau, ainsi que le droit à la scolarisation de leurs enfants.
Il leur faut aussi un grand courage pour vouloir s’insérer dans une société qui les rejette et qui les
diffame par l’utilisation de préjugés séculaires et racistes, qui les harcèle via les Préfets de la République, la police aux ordres, et enfin les
rejette hors des murs via des élus dociles à la « vox populi ».
Il leur a fallu également un très grand courage et une grande nécessité pour quitter un pays dont ils ont
été jetés hors frontières par le racisme et la misère.
Malgré tout, malgré la misère quotidienne, malgré des conditions de vie lamentables, sans la permission de travailler,
sans aucune aide financière de l'Etat qui les obligent à mendier, ils veulent rester en France, ils ont l’espoir que leurs enfants, par l’accès à l’éducation, et qu’
eux-mêmes par celui au travail, pourront se sortir de cette situation, qu’ils pourront un jour oublier les terrains vagues boueux, les baraques exposées au
froid , les squats sordides, les rats, les réveils au petit matin à la lueur des gyrophares, tandis que les bulldozers commencent à détruire « la maison ».
C’est heureusement le cas aujourd’hui d’Anina, petite fille Rom qui mendiait jadis en Rhône-Alpes et
qui est devenue une brillante étudiante en droit à la Sorbonne où
elle vise la magistrature (elle a écrit un livre « Je suis tzigane et je le reste » par
Anina aux Editions City).
Le MRAP, en ce jour de « fête », souhaite que de nombreux enfants Roms puissent à leur tour suivre le
chemin d’Anina, la meilleure façon pour eux de briser les clichés.
Il salue le courage de ce peuple pacifique et de tous les Français qui les soutiennent dans leur errance, ainsi que les élus
qui ont choisi la voie de l’accueil et de la fraternité.
Il exige des pouvoirs publics que les droits fondamentaux de cette population soient respectés et qu’il soit mis
fin à l’ignoble harcèlement qu’ils subissent.
Paris, le 8 avril 2013