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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 15:42

La casse de l’hôpital public massacre à la tronçonneuse


Le système de santé français en a pour combien de temps ?

Plus de deux cent mille signataires de la pétition pour la défense de l’hôpital public, un millier de médecins en Ilede-France dont de nombreux grands patrons qui menacent de démissionner n’ont pas donné de date. Mais leur diagnostic est sans appel. C’est la fin programmée. Programmée, car l’hôpital public ne souffre pas de gabegie et d’une

mauvaise gestion que viendrait corriger son regroupement en grands pôles hospitaliers dirigés par des gestionnaires hantés par la rentabilité financière. Ce que propose la réforme Bachelot. Non, il souffre précisément d’une politique de réduction des coûts et des effectifs, dont la logique est d’orienter vers le secteur marchand un nombre grandissant de malades.


Il faut savoir que, désormais, 60% des séjours en établissement de soins pour un motif chirurgical ont lieu dans le

privé ! Dans le même temps, la mutation amorcée du statut des hôpitaux public, leur regroupement avec les hôpitaux privés à but non lucratif et avec les cliniques privées sous l’appellation d’établissements de santé, tend, selon les mots du professeur Grimaldi, à « une vente à la découpe des missions de service public ».

Ce système de santé français a longtemps été considéré comme le meilleur au monde. Est-ce toujours le cas ? Pas sûr. On compte désormais en France, dans les hôpitaux de court séjour, un chiffre moyen de 0,58 infirmière par lit contre 0,77 en Allemagne, 1,39 en Suisse. La France est désormais au quatrième rang mondial pour le nombre de lits par milliers d’habitants derrière le Japon, l’Allemagne et la Belgique. Les 4 000 suppressions de poste annoncées dans les hôpitaux de Paris sont un massacre à la tronçonneuse, mais le processus est en oeuvre depuis longtemps.


La Sécurité sociale remboursait, en 1980, 76,5% des dépenses de santé : c’est 73,9% aujourd’hui. Les soins

courants ne sont plus remboursés qu’à 55% en moyenne. Cette situation recouvre en même temps de lourdes inégalités. L’espérance de vie des ouvriers dans notre pays est inférieure de sept ans à celle des cadres. Sarkozy est allé

 

rejouer à Davos son numéro de régulateur du capitalisme. Mais toute sa politique, toute la politique de la droite, vise à remettre au capital tout ce qui lui échappe encore dans la société, jusqu’au sang, comme on l’a vu avec une proposition de loi autorisant les banques privées. L’hôpital public, la santé, sont des offrandes de choix. Le veau d’or est debout comme jamais.


La France Sarko-UMP est à contre-courant. Elle tourne le dos au progrès et quand le chef de l’État vante son

modèle social, c’est pour mieux le manger. Au moment même où les États-Unis, quoi qu’il en soit des déceptions concernant Barack Obama, débattent tant bien que mal d’une couverture universelle, alors que la Chine y songe, ce sont les dogmes et les appétits libéraux qui guident toujours la plupart des pays riches dont la France. Et elle n’est pas la dernière. Il y a de la frénésie et de la fureur marchande chez cette droite qu’il faut mettre à la raison.

Les paroles n’y suffiront pas. Le bulletin de vote peut y contribuer s’il permet d’ancrer toujours plus les régions à gauche.

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