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16 février 2010 2 16 /02 /février /2010 20:06


Depuis le 17 novembre 2009 jusqu’à fin mars 2010 La Parole errante présente l’exposition : « Donner à voir - Lucien Bonnafé »

En ce moment, il y a, à la Parole errante, une exposition consacrée à Lucien Bonnafé. Il était psychiatre. Il se décrivait désaliéniste. Il a mis au centre de sa démarche d’écoute la poésie, mais pas seulement : « À la fin de sa vie, Bonnafé écrivait beaucoup. Il luttait contre la mise aux oubliettes. Il a été de certains combats contre Alexis Carrel et le sort réservé aux malades mentaux pendant la guerre.

C’est un enseignement clinique structural pour moi. Il m’a passé, à moi comme à d’autres, ce choc extraordinaire qu’a été la guerre pour sa génération. Le désaliénisme n’est pas une décoration, comme l’ont aussi écrit Foucault et les anti-psychiatres italiens. Le pouvoir, lié au savoir, le fait de considérer l’autre comme un objet, a consisté dans un moment historique précis à pouvoir traiter les gens comme on le faisait dans les camps de concentration.

Ce sont les psychiatres de cette génération, Bonnafé, Daumezon qui ont comparé l’univers psychiatrique durant la guerre à l’univers concentrationnaire. Il y en a certains qui ne s’en sont pas remis. Il y a différentes façons de ne pas s’en remettre. Certains n’ont parlé de rien et d’autres, comme Bonnafé, se sont sentis porteurs de cette histoire. Celle de la prise de conscience que, dans certaines circonstances, votre position de savoir et de pouvoir en vous autorisant à traiter les gens dans la prétention que vous connaissez leur bien, quel que soit le moment de leur vie, peut vous amener aux pires horreurs. Les pires horreurs ? 40 000 malades morts de faim et de froid. » Franck Chaumon, Psychiatre

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