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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 09:19

18.03.2011

Libye : la résolution de l'ONU est à l’honneur des démocraties

 

 

 

Des frappes dès la nuit dernière, c’est que proposait Alain Juppé après l’obtention du feu vert de l’ONU, la résolution ayant été adoptée avec dix voix sur les 15 membres du Conseil de sécurité, et cinq abstentions. La Chine et la Russie se sont abstenues mais n'ont pas utilisé leur veto pour bloquer le texte. Objectif : contrer la contre-offensive du fou sanglant Kadhafi dont les mercenaires, aux portes de Benghazi, menacent les insurgés, en grande difficulté, d’un bain de sang, après avoir déjà mené des « combats terrifiants » selon un témoin. « La bataille de Benghazi sera sanglante » : sombre prédiction établie par El Watan. Hier soir, à l'heure où le quotidien algérien mettait sous presse, « les combats aériens et terrestres faisaient rage, notamment à Misrata et Ajdabiya au sud de Benghazi, relève le journal. Des  combats acharnés, qui auraient fait, d'après des sources médicales, une trentaine de victimes, des civils en majorité. Hier soir, le Conseil de sécurité devait se prononcer sur une zone d'exclusion aérienne. Cette réunion, arrive bien tard, après trop de tergiversations, trop d’hésitations, trop de communiqués mi-chèvre mi-chou, trop d’arguments techniques masquant mal un manque de volonté politique.

 

Après avoir longtemps tergiversé sur l'opportunité d'une intervention, l'administration américaine a modifié sa position mercredi, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton déclarant qu'il était "urgent" d'agir

 

Paris avait déjà réclamé des frappes ciblés et les Etats-Unis, qui ont longtemps tergiversé, souhaitent désormais "aller au delà" d'une simple interdiction de vols, une position saluée par Londres jeudi. Après avoir menacé de démissionner, après l'épisode BHL-Sarko annonçant dans son dos, la reconnaissance du Conseil libyen de transition, Alain Juppé, était hier à l'ONU pour pousser au vote d'une résolution. La pression est forte depuis qu'après avoir longtemps tergiversé sur l'opportunité d'une intervention, l'administration américaine a modifié sa position mercredi, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton déclarant qu'il était "urgent" d'agir. L'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, a estimé elle-même que le Conseil de sécurité devrait envisager des mesures allant au-delà d'une simple zone d'exclusion aérienne en Libye.

Il faut porter au crédit de Sarkozy ce renversement de dernière minute. Cette accélération réussira-t-elle à faire oublier l’attitude hostile à la révolution tunisienne comme envers l’Egypte ?

Mais aux dernières nouvelles la délégation française se disait confiante. Toutes les mesures nécessaires pour la protection des populations civiles, donc y compris des frappes aériennes, mais pas d’occupation au sol, tel était le projet de résolution qui devrait être voté dès ce soir par le Conseil de Sécurité de l’Onu, sans aucun veto de la Russie et l’abstention de la Chine. «Une coalition de volontaires» - les forces françaises et britanniques avec la participation plutôt symbolique du Qatar et des Emirats - pourrait mener des frappes aériennes dans les heures suivant l’adoption du texte. Une véritable course contre la montre est engagée, alors que les forces fidèles à Kadhafi s'apprêtent à donner l'assaut aux derniers bastions des insurgés. C’est un authentique tournant dans l’attitude de la communauté internationale alors que les forces de Kadhafi se dirigent vers Benghazi, la capitale de l’insurrection. «Une coalition de volontaires» - en clair les forces françaises et britanniques avec la participation plutôt symbolique du Qatar et des Emirats - pourrait mener des frappes aériennes dans les heures suivant l’adoption du texte par une majorité des 15 membres du Conseil de Sécurité. Il faut porter au crédit de Sarkozy ce renversement de dernière minute. Cette accélération réussira-t-elle à faire oublier l’attitude hostile à la révolution tunisienne comme envers l’Egypte ? C’est évidemment le but, même si on peut craindre que la Tunisie n’oublie pas les gaffes à répétition du couple MAM-Ollier.

 

Pourquoi le verrou libyen est-il important ? Parce que cette contre-offensive a évidemment conforté les forces conservatrices

 

Pourquoi le verrou libyen est-il important ? Parce que cette contre-offensive de Kadhafi  a évidemment conforté les forces conservatrices : on a pu voir les monarchies du Golfe, Arabie saoudite en tête, voler au secours de la famille royale de Bahreïn, en proie à une contestation qui ne se dément pas. Mais surtout parce que la victoire de Kadhafi ne pourrait que mettre à mal l'acquis principal de ce printemps arabe : le soulèvement de cette jeunesse avide de liberté avait porté un coup très dur au terrorisme d'Al Qaïda. Ce mouvement pacifique avait réussi ce que des décennies de Djihad n'avait jamais parvenu à réaliser. La défaite de ce mouvement pourrait signifier un retour en force des stratégies violentes et un retour des djihadistes et d'Al Qaïda dont on pouvait penser que cette page était tournée

 

Dès hier soir la peur était en train de changer de camp c'était la joie au QG du conseil de transition alors que Kadhafi, terré quelque part, renouait avec ses vieux démons

 

Si les démocraties, même tardivement, donnent la main aux démocrates arabes, c’est tout à leur honneur. D'ailleurs avant même le vote de la résolution, la peur était en train de changer de camp : c'était la joie hier soir à Benghazi, devant le siège du Conseil national de transition, où une marée humaine agitait des drapeaux verts noir et rouge, symbole de l'insurrection, mais aussi des bannières égyptienne et qatarie, pour remercier ces pays de leur action. De son côté Kadhafi  craint cette intervention comme en témoignent ses dernières rodomontades : s'attaquer au trafic aérien et maritime en Méditerranée: Avant même la réunion, le ministère de la défense libyen a mis en garde contre toute opération militaire étrangère, menaçant de s'attaquer au trafic aérien et maritime civil et militaire en Méditerranée. "Le Bassin méditerranéen sera confronté à un risque non seulement à court, mais aussi à long terme". Kafdhafi renoue ainsi avec ses vieux démons, ceux quil'avaient conduit à l'attentat de Lockerbie en 1988 et à l'attentat contre un vol UTA qui en 1989 avait coûté la vie à 440 civils ! Autre preuve que la peur a changé de camp : hier soir, le colonel n'a parlé qu'à la radio, signe qu'il se terre, craignant les tirs comme ceux qui l'avaient visé

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