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9 octobre 2010 6 09 /10 /octobre /2010 00:38

  

Peut-on s’enrichir dignement en Mauritanie ?

par Mouhamadou Kaaw Touré, vendredi 8 octobre 2010, à 01:48

 

 

 

 

Cette question mérite d’être posée. Au regard de la façon la plus courante par laquelle s’acquiert la fortune en Mauritanie et la course effrénée pour le bien, le déterminisme matériel reste entaché d’irrégularités voire de doutes. Aux premières loges de cette catégorie de pachas entendez par- là, ces fonctionnaires de l’administration publique qui se sont bâtis une fortune colossale, figurent d’anciens dignitaires des régimes passés notamment ceux qui ont appartenu au système Tayiste. Ils ont profité des prérogatives dues à leurs fonctions pour se livrer à toutes sortes d’exercices de pillage des deniers publics. Usant et abusant de dépenses publiques, falsifiant les données comptables et recourant à la surfacturation, ces « responsables » multipliaient les jeux de magouilles pourvu que l’argent sorte des caisses de l’Etat et à n’importe quel prix. Pauvre comme un rat d’église une fois nommé à un poste « mangeoire » le fonctionnaire qui avait du mal à joindre les deux bouts toujours devant les guichets de sa banque en train de demander une avance sur son salaire, prend de l’embonpoint et se paye des villas et des voitures haut de gamme. On ne peut pas compter le nombre de ces agents de la fonction publique qui se sont enrichis un peu de temps de l’argent du contribuable mauritanien. Les exceptions sont rares pour d’anciens dignitaires des pouvoirs passés qui n’ont pas de fortunes énormes surtout ceux qui ont occupé des responsabilités dans les grandes entreprises et directions de l’Etat comme le port autonome de Nouakchott, la Somelec, la Socogim, la trésorerie générale, les impôts, la Snim , la douane et bien d’autres services publics . Vient ensuite les responsables financiers à la tête desquels ces fameux DAF , ces comptables qui ont tous les secrets pour gruger les caisses et détourner tout ce peut rester des comptes avant la fin de l’exercice . Les tous petits fonctionnaires ne sont pas exempts de ces pratiques bien ancrées dans les mœurs administratives de chez nous. Il suffit de trouver le filon par où l’argent passe pour passer à l’action. Un préposé des douanes qui se tape des dizaines de maisons, un contrôleur des impôts autant de villas dans les quartiers huppés de Nouakchott, de simples secrétaires particuliers de certains départements financiers roulant dans des 4 /4 ; auxquels il faut ajouter tous ces trafiquants de titres fonciers qui grouillent dans les locaux de la direction des domaines agissant au nom d’un homme d’affaire fortuné qui vend à prix d’or les attributions qu’il a eues facilement de la part de son cousin ministre des finances ou directeur général des domaines. Faut –il oublier ces walis et ces Hakem qui ont fait des distributions abusives de terrains en se servant d’abord avant de servir leurs proches. Ils sont à l’origine de toute cette spéculation foncière que connaissent toutes les grandes villes du pays. Que dire de la plupart de nos grosses fortunes dont l’origine des biens est difficile à cerner. Avec l’agent de l’Etat certains sont devenus des capitaines industriels brassant des affaires douteuses et s’impliquant dans les affaires politiques à chaque occasion qui se présente pour monnayer leurs services contre des marchés juteux et autres contrats de gré à gré. (à suivre)

 

Cheikh Tidiane Dia- LE RENOVATEUR QUOTIDIEN

 

 

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