photo : Mehdi Fedouach , AFP
A Paris, 2.500 manifestants selon la police, 3.000 de source syndicale, ont défilé du Palais-Royal, où est
situé le ministère de la Culture, jusqu'au Sénat, à l'appel de plusieurs organisations de salariés, dont la CGT-spectacle, et d'employeurs comme le Syndeac (scènes
subventionnées).
La manifestation, à laquelle ont participé des comédiens comme Jean-Paul Farré, Yann Collette et Pierre
Santini, était soutenue par le PS, représenté dans le cortège notamment par Benoît Hamon, et le PCF, avec son n°2 Pierre Laurent.
Dans le cortège ont fleuri pancartes et banderoles du type "c'est en semant les théâtres qu'on cultive les
hommes", "No culture, no future" ou encore "Cultive-toi pauv' con". Des manifestants portaient un cercueil sur lequel était inscrit "promotion sur la culture: dernier jour".
Les gens du spectacle s'inquiètent pour l'avenir de leurs financements, déjà en
régression pour les petites compagnies et structures. "La Compagnie des marches de l'été, au Bouscat (agglomération bordelaise, NDLR), par exemple, n'a plus les moyens de prêter sa salle à
d'autres artistes, ne serait-ce que parce qu'elle ne peut plus payer le chauffage", a dénoncé Michel Richard, membre du Syndicat français des artistes-interprètes (SFA-CGT) lors d'un
rassemblement d'une cinquantaine de personnes devant le Grand-théâtre de Bordeaux.
Selon la CGT, ils étaient 300 à 400 à se rassembler à Nantes, dont le chanteur du groupe breton Tri Yann
Jean-Louis Jossic (adjoint PS à la Culture de la ville), et 120 à 130 à Angers. De 300 à 400 personnes se sont aussi réunies à Lyon, selon un photographe de l'AFP.
Les professionnels sont vent debout contre la réforme des collectivités territoriales, inquiétante pour un
secteur qui dépend à 70% de financements locaux. Malgré les dénégations du président Nicolas Sarkozy sur ce point, ils craignent que départements et régions perdent la possibilité d'intervenir
dans le champ de la culture.
En outre, la suppression de la taxe professionnelle et des transferts de charges non compensés financièrement
mettent déjà en péril certaines collectivités.
"On sait que 30 départements seront en difficulté en 2010 et ne pourront plus subventionner la culture à la
même hauteur qu'avant", a déploré le président du Syndeac, François Le Pillouër.
Exemple avec la Seine-Saint-Denis: "s'il n'y a pas d'annonces nouvelles, nous allons êtres obligés de faire
des choix", a prévenu son président Claude Bartolone (PS), présent dans le cortège.
Les professionnels s'inquiètent aussi de la Révision générale des politiques publiques (RGPP). Le secrétaire
général de la CGT-spectacle, Jean Voirin, a ainsi souhaité que "la RGPP, qui est une régression générale des politiques publiques, soit arrêtée sans tarder".
Les manifestants ont été reçus en délégation par des sénateurs de gauche, avant de participer à une assemblée
générale au Théâtre de l'Odéon. Histoire de penser à la suite à donner au mouvement: si l'Elysée et le gouvernement "veulent l'affrontement, ils l'auront", a prévenu le président du
Syndeac.