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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 17:21

Mardi 7 Septembre 2010

 

Edition Abonnés - Fait du Jour

 

Tout le monde scrutera l’ampleur de la mobilisation

 


Ce soir, une fois les cortèges dispersés, tout le monde scrutera l’ampleur de la mobilisation. Chaque camp en tirera les conclusions qui l’arrangent.

 

 Les syndicats ont mis la barre très haut.Sûrs d’eux, ils attendent deux millions de manifestants (1,9 million le 24 juin). Sans le dire, ils espèrent même atteindre les trois millions, un score jamais égalé depuis les manifestations anti-CPE (contrat première embauche) de 2006. Les huit centrales syndicales ont eu deux mois pour battre le rappel de cette journée d’action annoncée avant l’été. Mais que feront-elles de cette victoire annoncée? Nicolas Sarkozy a déjà dit qu’il ne lâcherait pas sur le recul de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans. Un dilemme pour la CFDT réformiste qui, tout en réclamant le maintien de la retraite à 60 ans, veut une ouverture sur la borne d’âge des 65-67 ans (permettant aux retraités n’ayant pas tous leurs trimestres de partir avec une retraite à taux plein). La CGT, elle, a déjà sonné le clairon pour aller « jusqu’au bout ». Quant au syndicat de Jean-Claude Mailly, Force ouvrière, il exige depuis le début le retrait pur et simple de la réforme.

 

 Nicolas Sarkozy sera « attentif ».Le chef de l’Etat, que l’on dit inquiet de l’état psychologique d’Eric Woerth, a appelé le ministre du Travail dimanche pour l’encourager, à la veille du débat parlementaire. A l’Elysée, on s’attend à des manifestations « importantes ». « Attentif », selon ses proches, Sarkozy scrutera particulièrement la mobilisation à la SNCF, véritable baromètre à ses yeux. Il surveillera les chiffres de mobilisation avec son bras droit, Claude Guéant, et son conseiller social, Raymond Soubie. S’il a déjà prévenu qu’il ne reculerait pas sur le report de l’âge légal de la retraite à 62 ans, il garde dans sa manche quelques « ouvertures ». C’est François Fillon qui devrait les dévoiler jeudi lors de l’émission « A vous de juger » sur France 2. « Le fil n’a jamais été rompu avec les organisations syndicales et il ne le sera pas », insiste-t-on à l’Elysée.

 

 La majorité n’aura pas d’états d’âme.La mobilisation d’aujourd’hui, aussi forte soit-elle, n’a aucune chance de ralentir la course de vitesse dans laquelle s’est engagé le gouvernement : après avoir été examiné en commission en trois jours fin juillet à l’Assemblée, le texte sera débattu pendant cinquante heures, avec un vote solennel le 15 septembre. Il y aura ensuite une seule lecture au Sénat (à partir du 5 octobre), pour un vote définitif fin octobre. Les parlementaires de la majorité, très mobilisés (la plupart sont arrivés hier après-midi à Paris afin de ne pas être bloqués par les grèves), feront bloc autour du ministre du Travail, Eric Woerth. Enfin, gouvernement et députés UMP ont sous le coude quelques amendements, notamment sur la pénibilité, qu’ils dégaineront dans l’hémicycle après la manifestation.

 

 La gauche reste en embuscade.Aucun des leaders de gauche ne manquera à l’appel : de la socialiste Martine Aubry qui, une fois n’est pas coutume, ne défilera pas dans sa ville de Lille mais à Paris, à la Verte Cécile Duflot en passant par le trotskiste Olivier Besancenot, ils seront tous dans la rue. En liaison quasi permanente avec les syndicats, Aubry espère que la pression des manifestants facilitera la tâche des députés PS qui, à partir d’aujourd’hui, s’apprêtent à entamer un bras de fer avec la majorité à l’Assemblée.

 

CATHERINE GASTÉ-PÉCLERS, éRIC HACQUEMAND NATHALIE SCHUCK ET NATHALIE SEGAUNES


 

 

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