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1 juin 2010 2 01 /06 /juin /2010 10:43

PARIS, 31 mai 2010 (AFP) - Les sans-papiers ont profité de la présence lundi de la plupart des chefs d'Etat africains pour demander, au travers de plusieurs  manifestations à Paris et Nice, que leur participation à la vie économique de la France soit reconnue.
   

Avoir des papiers, être des contribuables à part entière, ne pas servir de bouc-émissaires : telles sont les revendications exprimées aussi bien place de la Bastille à Paris qu'à Nice par ces travailleurs, pour la plupart originaires des mêmes pays que les président africains reçus par le gouvernement français.
   

A Nice, un millier de manifestants ont défilé, encadré par un important service d'ordre qui leur a interdit notamment l'accès aux rues conduisant au centre-ville et au Palais Acropolis où se tenait le sommet Afrique-France.
   

Au nombre des manifestants se trouvaient la centaine de sans-papiers ayant participé depuis le 1er mai à une marche de Paris à Nice, soit près de 700 km, pour appeler les chefs d'Etat africains à ne pas "collaborer" avec la France en matière de politique migratoire, et demander à celle-ci de  régulariser les sans-papiers.
   

A Paris, plus d'un millier d'entre eux occupent depuis quatre jours et quatre nuits les marches de l'opéra Bastille.
   

Soutenus par un collectif de onze associations et syndicats, qui interpelle le gouvernement français depuis octobre, ils entendent ne pas quitter la Bastille tant qu'ils n'auront pas obtenu un texte définissant des critères clairs de régularisation par le travail, échappant à l'arbitraire préfectoral.
   "Les sans-papiers sont partout et mobilisés", a souligné Jean-Claude Amara (Droits Devants!) qui a pris la tête d'une autre brève manifestation lundi devant un centre des impôts du XVIe arrondissement pour demander que les sans-papiers soient reconnus comme contribuables à part entière.
   

"C'est pas les sans-papiers, c'est pas les immigrés, c'est la loi qu'il faut changer", scandaient les manifestants.
   

Certains ont montré à l'AFP une déclaration pré-remplie portant leur nom, adresse et revenus d'activité, preuve qu'ils sont identifiés par l'administration fiscale, bien que sans titre de séjour.
  

 "Suprême hypocrisie, l'argent envoyé aux familles représente quatre fois l'aide publique au développement allouée par le gouvernement français  aux pays africains", ont souligné dans un tract les organisateurs, dont le syndicat des agents des impôts SNUI-Sud Trésor.
   

"Le sommet de Nice devrait évidemment s'intéresser à ce qui se passe ici", a fait remarquer Raymond Chauveau, l'un des coordinateurs CGT du  mouvement en faveur d'une nouvelle circulaire claire de régularisation par le travail.
   

Interrogé sur France Info, le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso a assuré que c'était le cas. "Les Africains qui sont installés ici et qui travaillent, qui contribuent donc au développement de la France, nous pensons qu'on devrait leur donner des papiers", a-t-il déclaré.
   

Après un premier mouvement en Ile-de-France en 2008, grèves et occupations de sites ont repris depuis octobre 2009, faisant apparaître au grand jour de nombreux secteurs employant de la main d'oeuvre démunie de titre de séjour :
l'intérim, le nettoyage, le BTP, l'aide à domicile mais aussi dans les cuisines de grands restaurants, des fournisseurs de grands commanditaires publics, etc.
   

Depuis mars, le sujet n'est plus un tabou pour certains dirigeants patronaux (ANDRH, Ethic, CGPME, Veolia Propreté) qui réclament aussi une clarification des règles de régularisation pour motif professionnel.
   

Le gouvernement français reste néanmoins tiraillé par un électorat auquel Nicolas Sarkozy a répété en novembre qu'il n'accepterait "jamais une régularisation globale", prélude selon lui à l'arrivée d'autres immigrés.
   clr/pz/mmr

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