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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 21:30
AFP - 01/04/2010 à 20h23
Vive inquiétude à Tremblay-en-France après l'attaque de deux bus

Au lendemain de l'incendie et du caillassage de deux bus, l'inquiétude régnait jeudi à Tremblay-en-France et beaucoup percevaient un lien avec l'opération de police anti-drogue et un reportage sur le trafic de drogues dans la ville diffusé lundi par TF1.

Photographe : Jacques Demarthon AFP :: Vue du bus partiellement incendié dans la cité des "Grands Ensembles" à Tremblay-en-France dans la soirée du 31 mars 2010
photo : Jacques Demarthon , AFP

Le calme semblait être revenu à Tremblay jeudi en journée. En fin de matinée, il n'y avait pas de renfort policier visible, contrairement à la veille au soir, où un dispositif de sécurisation avait été mis en place.

 

Il n'y avait plus de trace de l'incendie ni du caillassage des bus, hormis le bitume brûlé.

Vers 20H00, la situation semblait calme dans le ville, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les attaques auxquelles auraient participé une dizaine ou plusieurs dizaines de personnes selon les sources se sont produites à quelques dizaines de mètres de la tour où près d'un million d'euros, de la drogue et des armes ont été saisis lundi, dans la cité du "Grand ensemble", au centre-ville.

 
Pour le maire François Asensi (PCF), il s'agit "sans doute d'un guet-apens organisé en réaction à l'intervention de la police et au reportage de TF1". Ce sujet sur le trafic de drogue à Tremblay a été diffusé le soir même de l'intervention. Il aurait même précipité l'opération anti-drogue.

 

Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, s'est rendu jeudi au commissariat de Villepinte dont dépend Tremblay. Il a affirmé que ce n'était "pas aux petites crapules" de faire la loi dans les quartiers et réitéré sa volonté de faire "la guerre" aux trafics de drogue et aux bandes.

 

A Tremblay, les bus et cars des Courriers de l'Ile-de-France (CIF) sont restés au dépôt. Les chauffeurs ont exercé leur droit de retrait, qui pourrait être maintenu vendredi, faute d'accords avec la direction.

Selon des machinistes, des caillassages de bus s'étaient déjà produits ce week-end. Ils demandent un "plan de sécurisation".

 

"On est habitué aux incivilités, mais un bus bloqué par 40 ou 50 personnes, qui est caillassé puis incendié, c'est extrêmement rare", selon un chauffeur, M. Ben Abdelmalek, qui vit à Tremblay et se dit "inquiet" pour la ville.

"Ceux qui ont mis le feu ont considéré le reportage comme un acte de trahison; c'est à cause de ça qu'il y a eu la saisie record", assure-t-il.

Dans les rues de la ville, des habitants discutaient entre eux des événements qui ont secoué Tremblay, se montrant "très inquiets". "Ce qui s'est passé hier est scandaleux", lance une jeune femme, qui a requis l'anonymat. Elle a vu la situation se dégrader à Tremblay, ville de 35.000 habitants. "Il y a quelques années, c'était calme. Là, la tension est de plus en plus forte", poursuit-elle.

 

"Ca m'inquiète beaucoup, je commence à envisager de partir", dit-elle. Pour une autre femme, les événements de ces derniers jours sont "une douche froide". Elle met en cause le reportage de TF1. "Ils ont poussé le bouchon sur TF1, et c'est nous qui risquons de payer", dit-elle.

 

Chez un marchand de kebab, les serveurs et des jeunes discutent des événements. "TF1 nous a trompés sur son sujet; la journaliste avait dit qu'elle devait faire un sujet sur les raisons qui poussent à dealer. C'était pas ça du tout au final", critique un client de 21 ans.

"Ca a mis le feu aux poudres", affirme-t-il. "Aux yeux des autres cités, on passe pour des cons parce qu'on a été filmés et que des gens ont été choppés, alors qu'ailleurs on arrache les caméras des journalistes", lance le jeune.

Si pour lui, "ça (les incidents) va continuer", pour le serveur, plus âgé, "ça va se calmer".

 

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