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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 21:25

Le glaive des marchés est sorti du fourreau. Une de leur agence de mercenaires, Standard & Poor’s a décidé aujourd’hui de dégrader la note de la France.

A quoi jouent les agences de notation, ces officines privées toutes liées aux mondes des banques et des affaires ? Quel événement ces derniers jours justifie que cette dégradation ait lieu aujourd’hui ? Aucun !

 

Au moment ou s’accélère la campagne pour l’élection présidentielle en France, les marchés forcent les portes pour s’inviter dans les débats pour mieux les tuer. Non contentes d’avoir obtenu la casse de la retraite à 60 ans, la RGPP, les plans d’austérité, probablement bientôt la TVA sociale qui serait un troisième plan d’austérité, habile manière de faire subventionner les employeurs par les pauvres, elles resserrent aujourd’hui l’étau qui maintient tous les candidats à l’exception de celui du Front de Gauche, dans la direction qu’elles souhaitent, celle de l’austérité pour les plus modestes. Ce n’est pas seulement l’économie française qui est attaquée, mais aussi la démocratie. Rappelons-nous des diatribes des ministres et du président de la République. La sauvegarde du triple A était leur prétexte pour la rigueur. Qu’en reste t-il aujourd’hui ? Et ce n’est pas sans arrière pensée que l’agence prend soin de préciser que l’Allemagne conserve, elle, la note maximale, elle qui est montrée comme l’exemple du meilleur élève en classe d’austérité.

 

Tout cela vise à exciter la peur des français, pour les paralyser et accepter le sort qu’on veut leur faire : plus d’impôts, achèvement de la casse des services publics, démantèlement de la Sécurité Sociale. Les taux d’intérêts auxquels la France emprunte aujourd’hui sur les marchés pour refinancer sa dette vont augmenter, enrichissant les banques et nous étouffant encore un peu plus. Cela ne fait que nous renforcer dans la conviction qu’il faut obliger la Banque Centrale Européenne à prêter directement aux Etats, gratuitement ou presque, en nous libérant les peuples des diktats des marchés.

 

J’appelle les français, les modestes, ceux qui souffrent de l’austérité à opposer à ces intimidations la plus ferme résistance et à rester vigilant. Il nous faut choisir entre le peuple et la finance. Entre le travail et le capital. Nous choisissons le peuple !

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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 21:14

 

 

Abel Mestre et Caroline Monnot. Le Système Le Pen. Enquête sur les réseaux du Front national. Denoël, 208 p., 14,50 euros. Sortie le 8 septembre.

 

 

Spécialistes de l'extrême droite, Caroline Monnot et Abel Mestre, journalistes au Monde, décryptent dans Le Système Le Pen (Denoël) les divers jeux d'influence qui se tiennent autour de la présidente du Front national. Extraits.

 

"Marine Le Pen (s'est construite) contre son père, si indispensable et pourtant si encombrant. "Le Pen avec des cheveux", comme la décrit souvent sa mère, Pierrette Lalanne. Si elle n'est pas le clone de Jean-Marie Le Pen, la plus jeune de ses trois filles n'en demeure pas moins dans sa droite lignée. Elle se pose comme différente sans toutefois le renier. Une posture difficile à tenir que Gilbert Collard (...) résumera d'une jolie formule (...) : "Elle n'est pas la fille des phrases de son père." Au-delà de la ressemblance physique, Marine Le Pen fonctionne à l'identique de celui qu'elle appelle "Le Pen". Comme lui, elle est entourée de plusieurs clans, de figures diverses – qui pour quelques-unes sont issues des familles les plus radicales de l'extrême droite – chargées de la conseiller et chez lesquelles elle pioche des idées au gré de l'actualité. Des personnes qu'elle arrive à fairecohabiter alors que certaines se détestent cordialement. Comme lui, elle sait être dure, intransigeante, même avec ses proches. Comme lui, la famille est aussi un clan politique : son compagnon est vice-président du FN, son beau-frère est l'un de ses conseillers les plus influents, et sa sœur Yann est toujours là, à la fois discrète et omniprésente.

..)

Quand on travaille sur Marine Le Pen, il y a un double piège à éviter. Reprendre le discours frontiste qui consiste à expliquer en quoi "le FN n'est plus d'extrême droite". Ou reprendre les slogans des années 1990 qui dressaient un parallèle avec les "fascistes" et les "nazis". Comme souvent, la vérité se situe dans un entre-deux, chez ces hommes qui évoluent dans une zone grise où se mêlent modérés et radicaux, assimilationnistes et racialistes, étatistes et partisans d'une "grande Europe de Brest à Vladivostok", admirateurs de "Marine" et apparatchiks cyniques.

(...)

De sa jeunesse d'étudiante en droit à l'université d'Assas, Marine Le Pen a conservé des amitiés sulfureuses. Frédéric Chatillon, président, à partir de 1991, du GUD [Groupe union et défense], est de celles-ci. A l'époque, c'est-à-dire au début des années 1990, la jeune fille appartient au Cercle national des étudiants de Paris, organisation plus "convenable" car plus sage – mais toutefois proche du FN.

(...)

Frédéric Chatillon marque alors son époque. Il est plus qu'un président du GUD, il est le GUD. Dans l'esprit : culte du corps, pratique des arts martiaux, violence, antigauchisme primaire, goût prononcé pour la provocation. Mais aussi dans l'ascendant qu'il exerce sur ses semblables : chef de bande, c'est lui qui fait prendre au GUD un tournant dit "antisioniste" radical - il travaillera d'ailleurs dans une librairie diffusant des écrits négationnistes et néonazis. Comme d'autres gudards, il s'est engagé aux côtés des nationalistes croates, au début des années 1990.

Aujourd'hui âgé de 43 ans, Frédéric Chatillon dirige Riwal, une entreprise de communication qui travaille essentiellement avec le FN. Pour le reste, il n'a pas beaucoup changé. Il adore l'humour potache et veille, comme un "grand frère", aux destinées du GUD. Il admire la République sociale italienne de Mussolini : son fonds d'archives a permis récemment l'édition d'un DVD hagiographique sur les dernières années du Duce par la Semis, une petite boîte de production d'extrême droite "hardcore".

(...)

Frédéric Chatillon, fervent supporteur du Hezbollah, a des amitiés syriennes haut placées et solides. Quand la contestation a commencé à gagner en Syrie, fin mars 2011, il a apporté son soutien au régime de Bachar Al-Assad en ces termes : "Le lobby sioniste (aux ordres duquel est la presse française) rêve de déstabiliser votre magnifique pays. Tous ceux qui participent directement ou indirectement à ces manifestations se font complices de ce lobby (Page Facebook du groupe We Are Syria, 26 mars 2011)." Un peu plus tard, en juin, à mesure que le pouvoir syrien s'enfonçait toujours plus dans la répression violente, il a même créé le site Infosyrie.fr, organe "de réinformation" au profit du régime syrien. Le site est d'ailleurs domicilié à la même adresse et enregistré au nom de l'entreprise de Frédéric Chatillon, Riwal.

Frédéric Chatillon occupe une place à part dans la galaxie mariniste, étant l'époux de Marie d'Herbais, une amie d'enfance de la présidente du FN, employée au service communication du parti, avec qui il a six enfants. Tous deux organisent des dîners pour présenter Marine Le Pen à des avocats ou des hommes d'affaires. "C'est un ami", dit de lui la candidate à la présidentielle (...).

Bon professionnel, produisant des visuels efficaces, modernes et esthétiques, Frédéric Chatillon s'est chargé de la réalisation des plaquettes de son amie pour la campagne interne du FN. Aujourd'hui, il a franchi un palier et s'est taillé un rôle à mi-chemin entre le prestataire de services et le conseiller en communication.

(...)

Un samedi de mars 2010. A l'étage d'une brasserie parisienne, Chez Jenny, où l'on sert de la "cuisine alsacienne dans le respect des traditions", une grosse centaine de convives est réunie (Chez Jenny connut une certaine heure de gloire au début des années 1990 en servant de lieu régulier de réunion au Parti nationaliste français (PNF), comme au Parti nationaliste français et européen (PNFE), deux groupuscules néonazis.) Les femmes sont bien mises, les hommes portent beau. L'invitation précisait d'ailleurs à l'intention de ces derniers qu'un "costume sombre" était requis.

Le thème de la soirée, à mi-chemin entre dîner-débat et soirée de gala : "Pour une Europe forte et indépendante, l'axe diplomatique Paris Berlin Moscou". Les orateurs se succèdent pour insister sur "la nécessité vitale" de voir la France et l'Europe sortir de "l'état de vassalité à l'égard des Etats-Unis" et de renouer "des liens d'amitié et de respect" avec la Russie. Il y a là, d'ailleurs, un conseiller de l'ambassade de Russie et un consul honoraire.

A l'origine de l'événement, une association, la toute jeune Alliance France-Europe-Russie, présidée alors par Fabrice Sorlin. (...) Mais l'intérêt de la soirée n'est pas là. Il a pris place à la table d'honneur en la personne du maître de cérémonies, un homme affable, policé : Emmanuel Leroy. A ses côtés, plus discret, Philippe Olivier.

L'un et l'autre appartiennent au cercle très fermé des conseillers de Marine Le Pen, même si peu le savent. Ils sont les deux chevilles ouvrières du clan des "ralliés", ceux qui ont réussi à revenir discrètement dans le sillage des Le Pen, malgré leur allégeance à Bruno Mégret en 1998.

On s'en doute, les lepéno-lepénistes s'en méfient comme de la peste. Et pourtant, les ralliés se sont vite rendus indispensables en fournissant notes et argumentaires.

Emmanuel Leroy et Philippe Olivier sont des tacticiens politiques et des idéologues très influencés par le Grece, le Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne, école de pensée qui, dans les années 1970-1980, prônait le culte de la différence comme rempart au métissage (d'où son appellation quelque peu barbare de courant ethno-différentialiste) et où l'élitisme le disputait à l'antilibéralisme. Derrière un éloge du droit à la différence et du respect des spécificités culturelles de chaque peuple, érigés en valeurs absolues, se déploie chez les tenants de ce courant de pensée un racisme beaucoup plus subtil qu'une hiérarchie des races un peu primaire. Sa logique devient celle du refus du mélange et de la préservation de la communauté conçue comme un ensemble homogène biologique et/ou culturel.

(...)

Reprendre la recette mégrétiste et y apposer la marque "Le Pen", voilà l'enjeu pour la nouvelle présidente. Entourée d'anciens partisans de Bruno Mégret, Marine Le Pen a donc fait de la "dédiabolisation", qu'elle s'est appropriée, un axe majeur de sa stratégie électorale. Et dit ne pas vouloir se faire piéger par le paradoxe Mégret. "Probablement que Bruno Mégret faisait le même constat que moi : la diabolisation est un plafond", reconnaît-elle.

Un plafond à quoi ? A la progression électorale du FN. Laquelle sert un but : arriver au pouvoir. L'idée, dans l'immédiat, n'est pas de passer des alliances avec la droite. Mais bien de faire exploser la majorité présidentielle. Et de ramasser une partie des morceaux d'une UMP détruite. En somme, il s'agit d'affaiblir l'UMP jusqu'à rendre possible son éclatement pour se poser, alors, en force alternative, voire en force de substitution.

Pour y parvenir, le FN doit se transformer en un "parti crédible" et surtout "normalisé", devenir "attractif" aux yeux d'éventuels transfuges, aujourd'hui élus de la droite classique. "Petit à petit, ça viendra. On est au début d'un processus lent. On doit revenir sur vingt ans de diabolisation. Les gens s'habituent à voter pour nous. Parmi nos électeurs, beaucoup ne reviendront jamais à leur famille politique d'origine, assure Louis Aliot. L'UMP a un grave problème. Ils sont victimes de leur inaction. Et la nature a horreur du vide."

(...)

Le "nouveau FN" considère les élections législatives de 2012 comme son vrai rendez-vous, misant sur un piètre score de Nicolas Sarkozy à la présidentielle. Le parti pourra alors exercer une pression maximale sur les élus de la droite parlementaire. Ses bons scores aux cantonales de mars 2011 l'ont confortée. "Les états-majors des partis ont compris qu'il y a un seuil au-delà duquel la résistance à notre progression ne sera plus possible", s'est convaincue la présidente du FN.

(...)

La défense de la laïcité présente bien des avantages pour le parti d'extrême droite. Fini les accusations de xénophobie, ce n'est pas à l'immigré, à l'étranger que l'on s'attaque, mais à "l'islamiste", au nom des valeurs de la République. Pour les marinistes, il y a un vide politique autour de cette question que leur championne entend occuper, et le plus vite possible. (...) Ainsi, les frontistes entendent bien faire le lien entre les vieilles revendications du FN - la lutte contre l'immigration – et le nouveau ton porté par Marine Le Pen, le social et "l'islamisation". (...) Il fut un temps où l'ennemi de l'extrême droite était le "Juif". Décrit comme une "cinquième colonne", au service de "forces étrangères et apatrides", des "internationales capitalistes et marxistes". Aujourd'hui s'est substituée à cette figure haïe celle du "musulman". Dans les mêmes outrances, avec les mêmes amalgames. Ainsi, un communiqué de presse, signé de Marine Le Pen et diffusé en septembre 2010, est passé totalement inaperçu.

Intitulé "Pour les apatrides, la France doit devenir "chariacompatible"", la future candidate à l'élection présidentielle y fustigeait la "finance islamique" et ses complices, à savoir "les institutions internationales (ONU, G20...) (qui) soutiennent discrètement l'installation de la charia dans notre nation peuplée d'irréductibles Français qui refusent de se soumettre au courant mondialiste". Ou encore "Mme Lagarde, "l'Américaine à passeport français", vient de commettre une énorme erreur en cédant encore au lobby des "banksters anglo-saxons"" (le terme "bankster" était utilisé par Léon Degrelle, célèbre nazi belge, à la fin des années 1930, dans ses campagnes contre la "corruption"). Marine Le Pen concluait ainsi : "Jusqu'où iront ces politiciens, agents des puissances de l'argent, dans la destruction de la souveraineté et de l'identité de la France ?"

(...)

Sur le papier, la répartition des tâches est claire. Les Héninois - Bruno Bilde et Steeve Briois - sont au service de la présidence du FN et font tourner le parti. Ils sont chargés de le mettre en ordre de bataille. Louis Aliot, le numéro deux du FN, coordonne le projet (...). Pour lui, la tentative de putsch de Bruno Mégret reste un traumatisme. Jamais totalement rassuré, il n'a qu'une hantise : que la machine mise en place "autour de Marine" ne soit braquée, en un mot, qu'elle ne lui échappe au profit d'ex-mégrétistes. Il est aux aguets, surveille les jeux de pouvoir autour de la présidente.

Très tôt, il a lancé le club Idées Nation, un think tank qui ambitionne de nourrir le projet présidentiel de Marine Le Pen. Structuré en marge du FN, Idées Nation doit permettre de solliciter, en toute confidentialité, des spécialistes effrayés ou indisposés à la perspective d'être associés publiquement au parti d'extrême droite. Grâce à Idées Nation, s'est créé un canal "aliotiste" de nouveaux venus autour de Marine Le Pen. Comprendre des experts tout acquis à la ligne "modérée" défendue par le compagnon de la présidente. Est-ce le noyau d'une tendance, d'un courant ? Il est, en tout cas, compliqué d'en tirer un bilan. La crise de l'euro semble avoir permis de nouer le dialogue avec certains économistes hétérodoxes, héritiers, entre autres, de la pensée de l'ancien Prix Nobel d'économie, Maurice Allais.

C'est encore Louis Aliot qui a ramené dans les filets du FN la seule personnalité, pour le moment, prête à soutenir Marine Le Pen : l'avocat Gilbert Collard. Autre prise importante - quoique beaucoup moins médiatique que Gilbert Collard - dans l'escarcelle de Louis Aliot : l'avocat libournais Valéry Le Douguet. Militant de l'UMP jusqu'en 2010, ami de Jany et Jean-Marie Le Pen, Me Le Douguet est un ancien attaché parlementaire d'Yvon Briant, député de l'Essonne, qui a quitté le FN pour rejoindre le Centre national des indépendants. Il fut aussi chargé de mission à la direction générale du cabinet du maire de Paris à l'époque de Jacques Chirac. De cette époque il a gardé, dit-il, des "entrées dans les réseaux corses de la mairie de Paris". Aujourd'hui, il est en charge du volet "justice" du projet de Marine Le Pen.

Mais surtout, Valéry Le Douguet se présente comme un membre du Grand Orient. Il compte des amis dans les réseaux maçons, notamment "autour de Jean-Louis Borloo", affirme-t-il. Un "franc mac" au FN, tout un symbole, quand on sait la haine tenace que portent l'extrême droite en général et le Front national en particulier envers les loges maçonniques. Pas sûr par ailleurs que tout le monde, dans l'entourage de Marine Le Pen, apprécie l'arrivée du petit nouveau..."

 


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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 19:11

 

Le défi de la démocratisation de notre système scolaire

Mission d’information sénatoriale sur le métier d’enseignant

 

Par Brigitte Gonthier-Maurin / 11 janvier 2012

Suite à la proposition que j’ai formulée en octobre dernier auprès de la Commission de la culture de l’éducation et de la communication, s’est constituée hier au Sénat une mission d’information sur le métier d’enseignant. Une mission pour laquelle j’ai été désignée rapporteure.

 

Devant le défi de démocratisation de notre système scolaire visant à permettre la réussite de tous les élèves, la question du métier d’enseignant est un élément central qui doit faire l’objet de toute notre attention.

 

Il y a aujourd’hui urgence à se saisir de cette question, tant les attaques menées depuis 2007 par le gouvernement Sarkozy – réforme de la formation initiale et continue, suppression de 80000 postes, développement de l’autonomie des établissements – ont mis à mal ce métier dans toutes ses dimensions. Et les annonces formulées par Nicolas Sarkozy lors de ses vœux au monde de l’éducation s’inscrivent dans la parfaite continuité de sa politique de sape de notre service public d’éducation et de modèle d’école inégalitaire de tri social.

 

Parce que tous les élèves sont capables de réussir, il faut accélérer la réflexion en vue de bâtir un service public d’éducation en mesure de s’attaquer réellement aux inégalités et à l’échec scolaire. C’est pour y parvenir que le métier d’enseignant nécessite d’être réinvesti, tout en réaffirmant au préalable les principes statutaires du recrutement et de la formation initiale et continue.

 

C’est bien tout le sens de ma proposition de mission d’information, pour avancer sur une vision alternative de l’école conçue notamment sur le modèle de l’élève qui n’a que l’école pour apprendre.


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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 19:07


RENCONTRE AVEC JOHANNA FERNANDEZ (*)
porte-parole de Mumia Abu-Jamal

A l'invitation de notre Collectif Unitaire National, Johanna Fernandez - porte-parole de Mumia pour le réseau étranger - sera à Paris du 16 au 18 janvier prochain. Nous proposons aux franciliens de la rencontrer pour faire le point de la situation de Mumia depuis son transfert à la prison de Frackville où elle lui a déjà rendu visite. A cette occasion, nous lèverons un verre pour fêter la première grande victoire que constitue l'annulation définitive de la condamnation à mort de Mumia et pour rappeler que la mobilisation se poursuit pour exiger sa libération.

 
Cette rencontre aura lieu le MARDI 17 JANVIER (18h30) au MRAP / 43 boulevard de Magenta / Métro République.

(*) Johanna FERNANDEZ est titulaire d’un doctorat d’histoire américaine du 20ème siècle. Elle est professeure au Baruch College of  New-York où elle enseigne notamment l’histoire des mouvements sociaux et l’histoire afro-américaine. Elle est aussi écrivaine et productrice/réalisatrice de documentaires. En 2010, elle réalisa un film sur l’affaire Mumia Abu-Jamal (Justice on Trial). Elle est également visiteuse de prison, ce qui lui permet de rencontrer Mumia très régulièrement. Elle est la porte-parole de Mumia pour le réseau étranger.

http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=XH68UYuD9zA


LE COLLECTIF UNITAIRE NATIONAL DE SOUTIEN A MUMIA ABU-JAMAL,
rassemblant une centaine d'organisations et de collectivités publiques françaises.




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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 19:02

 

Journées d’études les 10 mars - 11 mars 2012 

Voir le programme joint (format pdf)
 

Ces troubles qu’on appelle bipolaires et la psychanalyse

 

La nouvelle nosographie psychiatrique impose la catégorie du trouble « bi-polaire » dont le succès croissant interroge nos pratiques. Peut-on alors considérer que l’écart croissant entre clinique psychiatrique et clinique psychanalytique est une chance pour cette dernière, contrainte alors à assumer une rupture avec le discours de la psychiatrie ? Est-il à redouter que cette nouvelle dénomination se soutenant de prescriptions chimiothérapeutiques et de remédiations ne complique le repérage des lignes de force de la subjectivité, d’autant que l’incontestable succès médiatique du trouble « bi-polaire » fonctionne aujourd’hui comme une identité ? Un affleurement pulsionnel nouvellement entendu se masque-t-il sous l'étiquette « bi-polaire » et comment le prendre en compte dans le vif du transfert ?

 

C’est bien aussi le rapport de la subjectivité à la mélancolie qui refait question aujourd’hui, au-delà du plan psychopathologique, pour venir interroger les destins de la mélancolie dans l’actuel du lien social et de la sublimation. 



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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 18:56
Air Austral : Didier Robert va-t-il persister dans son coup de force ?

13 janvier 2012

Dans un communiqué de presse publié dans la précipitation hier soir, la Région tente de jeter la confusion. Didier Robert, président de la SEMATRA, s’arroge le droit de parler sans consulter le Conseil général, actionnaire de 30% de la SEMATRA. Il est pris en flagrant délit d’autoritarisme, va-t-il persister dans son coup de force ?


Le 2 décembre dernier, Didier Robert avait fait reporter l’assemblée générale devant acter une augmentation de capital de la compagnie prétextant n’avoir pas eu le temps de réunir la SEMATRA pour discuter de la question. Le 14 décembre, "le Quotidien" annonçait au lendemain d’une réunion de la SEMATRA, les jours de Paul Vergès à la présidence d’Air Austral sont comptés.
Le 26 décembre, Paul Vergès reçoit une convocation pour une assemblée générale ordinaire prévue le 13 janvier avec un seul point à l’ordre du jour : le remplacement du Conseil de surveillance. Cette AG est précédée le même jour par une assemblée générale extraordinaire devant enfin acter l’augmentation de capital. Manifestement, Didier Robert profite de cette demande de la compagnie pour y prendre le pouvoir. Le démolisseur du tram-train et de la rocade du Tampon veut Air Austral.
Hier, dans un courrier adressé à Didier Robert, président de la SEMATRA, Nassimah Dindar demande le report de l’assemblée relative au renouvellement du Conseil de surveillance. La présidente du Conseil général, institution actionnaire de 30% de la SEMATRA, indique qu’à aucun moment la collectivité n’a été consultée. Par contre, le Conseil général soutient la tenue de l’assemblée générale extraordinaire qui doit voter l’augmentation de capital de la compagnie.
Hier soir, dans un communiqué manifestement rédigé dans la précipitation, Didier Robert tente de jeter la confusion.
Les faits sont pourtant là. Le 13 décembre, lors du Conseil d’administration de la SEMATRA, il n’y a pas eu de résolution demandant la recomposition du Conseil de surveillance. Cette résolution a été votée le 23 décembre sans la présence du Conseil général, qui détient 30% du capital.
Didier Robert va-t-il persister dans son coup de force et remettre en cause les principes qui ont fait d’Air Austral un fleuron qui fait la fierté des Réunionnais ?

Le Conseil général rappelle que la concertation préalable est nécessaire

Voici le communiqué diffusé hier par le Conseil général au sujet de sa demande de report de l’assemblée générale ordinaire des actionnaires d’Air Austral.

« Suite aux demandes écrites formulées auprès du président de la SEMATRA et du président du directoire d’Air Austral visant à reporter l’Assemblée générale ordinaire prévue ce vendredi 13 janvier 2012, la Présidente du Conseil Général, représentante permanente de la SEMATRA au sein du Conseil de Surveillance d’Air Austral, tient à apporter les éléments suivants en réponse aux sollicitations de la presse sur cette question.

La priorité : préserver la compagnie

Le Conseil Général est membre fondateur de la SEMATRA, actionnaire principal d’Air Austral, la priorité est avant tout d’accompagner dans les meilleures conditions Air Austral qui connait actuellement des difficultés financières pour sauvegarder et consolider le seul outil réunionnais de désenclavement et éviter des pertes d’emplois. Le Conseil général est donc favorable aux décisions visant à apporter une contribution à la SEMATRA pour la recapitalisation d’Air Austral et ceci malgré une situation budgétaire tendue pour la collectivité (pression sociale et charges croissantes). C’est pourquoi nous avons indiqué la nécessité de maintenir l’assemblée générale extraordinaire qui est prévue ce vendredi compte tenu de l’urgence des points inscrits à l’ordre du jour relatif aux modalités financières de l’accompagnement à apporter à Air Austral.

Au rapport de force, choisir le dialogue

L’évolution de la gouvernance de la compagnie en cohérence avec l’actionnariat a déjà été actée, mais elle doit se faire dans le respect de tous les actionnaires quelque soit leur importance dans le capital. Elle doit se faire à tout prix dans le consensus le plus large et la cohésion au sein des instances de la compagnie et de la SEMATRA.
C’est bien en ce sens que la présidente du Conseil géneral a écrit hier au président de la SEMATRA et au Président du directoire d’Air Austral pour demander une concertation préalable en interne à la SEMATRA nécessaire avant toute décision qui engage l’avenir de la compagnie (d’où la demande de report de l’Assemblée Générale Ordinaire). Il s’agit de sortir des questions de personne et de position pour privilégier une véritable vision stratégique claire et partagée de façon unanime, y compris par les salariés.
L’heure n’est pas à l’exclusion mais bien au rassemblement et à l’ouverture pour un front uni autour d’une seule priorité : la préservation des intérêts d’Air Austral. Si cette ligne est respectée nous trouverons tous ensemble les capacités de dialogue et de règlement des difficultés actuelles.
Pour l’heure nous restons en attente de la réponse du Président de la SEMATRA et du Président du directoire d’Air Austral sur nos demandes ».

Le Conseil général demande le report de l’assemblée générale

« De retour à La Réunion je prends connaissance de l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale ordinaire d’Air Austral qui se réunira le vendredi 13 janvier 2012 sur le point relatif à la "recomposition du Conseil de surveillance dans son ensemble par révocation et nomination de nouveaux membres du conseil de surveillance" », écrit Nassiman Dindar dans un courrier adressé ce mercredi à Gérard Éthève et à Didier Robert. La présidente du Département a envoyé copie de ce courrier à tous les membres du conseil de surveillance de la compagnie aérienne et de la SEMATRA (un conglomérat d’actionnaires composé de la Région (50% des parts), du Département (30% des parts) et d’autres institutions, dont la chambre de commerce et d’industrie. Le reste des actions de l’entreprise, 53,41% au total, est détenu par des actionnaires privés). « Lors du conseil d’administration du 13 décembre dernier, nous avions alors acté le principe d’une évolution de la gouvernance d’Air Austral en cohérence avec son actionnariat », écrit Nassimah Dindar à Didier Robert et à Gérard Éthève. « Cependant je dois vous informer que le Conseil général (actionnaire à hauteur de 30% au sein de la SEMATRA) et sa présidente, également représentante permanente de la SEMATRA au sein du conseil de surveillance d’Air Austral, n’ont jamais été consultés tant sur les conditions d’une recomposition du conseil de surveillance par révocation de l’ensemble de ses membres, que sur la nouvelle configuration de ce conseil et la place des représentants du Conseil général en son sein » ajoute, pour le regretter, la présidente de la collectivité départementale.

Nassimah Dindar se fait ensuite très ferme pour dire : « nous nous interrogeons donc sur l’origine et les raisons qui vous ont motivé à convoquer cette prochaine assemblée générale sur un tel ordre du jour, dont l’importance des décisions nécessite un délai raisonnable compatible avec une concertation préalable indispensable ». Elle poursuit tout aussi sèchement : « vous comprendrez que nous ne pouvons, par conséquent, accepter ce fait accompli ». La colère de la présidente de la collectivité départementale est d’autant plus vive que la convocation pour le conseil d’administration du 23 décembre 2012 a placé le Conseil général « dans l’impossibilité de participer à cette réunion lors de laquelle le président de la SEMATRA (Didier Robert–NDLR) avait présenté le texte de la résolution qui stipule qu’à l’unanimité de ses membres, le conseil d’administration fait part de la "nécessité de recomposer le conseil de surveillance" ». Une "unanimité" dans laquelle le Département ne se reconnaît pas puisque, écrit Nassimah Dindar, « le Conseil général, actionnaire de la SEMATRA n’ayant pas été consulté sur ce sujet et sur ses enjeux autour de la gouvernance d’Air Austral ». C’est sur un ton toujours très ferme que la présidente du Département achève : « Compte tenu de ces différentes interrogations et dans le respect du débat qui doit prévaloir préalablement au sein des instances de la SEMATRA, je vous demande de bien vouloir reporter la séance de l’assemblée générale ordinaire de ce vendredi 13 janvier 2012 afin de créer les conditions d’une nécessaire concertation au sein de la SEMATRA ».

Mahdia Benhamla pour www.ipreunion.com

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 20:43

Nicolas Sarkozy à la sortie du Fouquet's en 2007

Politique - le 11 Janvier 2012

 

Pour Estrosi, le Fouquet's est une "brasserie populaire"

Dans la série nous n'avons pas les mêmes valeurs, on demande Christian Estrosi. Le député-maire de Nice et ami historique de Nicolas Sarkozy a affirmé mardi soir que le Fouquet's était "une brasserie populaire des Champs-Elysées". Ce mercredi matin, il s'est enfoncé un peu plus en précisant sa pensée sur Twitter: "Pour tous ceux qui ne le savent pas encore, “populaire” est synonyme de célèbre."

 

 

 

Invité de l'émission Mardi politique de RFI, France 24, le Point et RFI, ce cadre de l'UMP si proche du peuple répondait ainsi à une question sur la soirée du Fouquet's du nouvellement élu Nicolas Sarkozy il y a cinq ans, tqui demeure toujours un symbole du quinquennat. "Ecoutez, pour parler du Fouquet's, je préfère ne pas être obligé de m'égarer moi-même sur les frasques d'un certain nombre de personnalités du parti socialiste qui, permettez-moi de vous le dire, ont été beaucoup plus indignes que ce que l'on pourrait reprocher à... une soirée en tout et pour tout de victoire..." Estrosi faisait là mention de l'affaire Strauss-Kahn. La grande classe.

 

"Lequel d'entre vous n'y est pas allé"

Il poursuit: "Moi j'étais sur la place de la Condorde quelques minutes plus tard avec le président de la République. Je n'étais pas au Fouquet's . Je n'y étais pas invité et c'était très bien ainsi. Mais pour autant, c'est indigne de reprocher au Président de la République d'être allé dans une brasserie populaire des Champs-Elysées ce soir-là."

S'en suit les rires des journalistes. "Je vous pose la question : lequel d'entre vous n'y est pas allé ? » conclut-il.

 

Renseignements pris sur le site du restaurant des Champs-Elysées, le menu de cette brasserie populaire est à 78 euros.

Grâce à cette fulgurance, Christian Estrosi se hisse à la hauteur d'un Jacques Séguela, autre ami du président, qui se demandait: "Comment peut-on reprocher au président d'avoir une Rolex. Tout le monde a une Rolex. Enfin, si à 50 ans, on n'a pas une Rolex, on a raté sa vie".

 

S'en suit les rires des journalistes. "Je vous pose la question : lequel d'entre vous n'y est pas allé ? » conclut-il.

 

Renseignements pris sur le site du restaurant des Champs-Elysées, le menu de cette brasserie populaire est à 78 euros.

Grâce à cette fulgurance, Christian Estrosi se hisse à la hauteur d'un Jacques Séguela, autre ami du président, qui se demandait: "Comment peut-on reprocher au président d'avoir une Rolex. Tout le monde a une Rolex. Enfin, si à 50 ans, on n'a pas une Rolex, on a raté sa vie".

 

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 20:42

Une soirée  en musique, douce mais joyeuse

Vendredi 20 Janvier à 20h00 :

Soirée Tous les Fados du Monde… ou Presque

Réservation (très) conseillée : 01 44 64 96 96 ou en répondant à ce mail

 

 

 

Tous les fados du monde ? C’est bien sur une image, pour montrer que le fado de Lisbonne, la plus ancienne des musiques urbaines vivantes, a parmi ces musiques bien des cousines et cousins, plus ou moins proches : fado-bolero, fado-samba, fado-tango, morna, fado-jazz, pourquoi pas. Cette diversité fera partie de la soirée, mais que les puristes se rassurent, le « fado-fado » sera bel et bien et très présent, et son esprit toujours respecté. Tous les thèmes du monde aussi, ou presque, joies et chagrins, amours et désamours, fados coquins, fados « sociaux » ou politiques, fados des fêtes populaires et des salons…

 

Pour cette rentrée, Sur un R’ de Flora et Le Coin du Fado jouent la diversité. On retrouvera bien sur la voix de Guadalupe, toute de volupté, d’émotion et de sourire, la guitare acoustique de Pompeu, toujours joyeux et inventif, la guitare portugaise de José Rodrigues, musicien attentif à ses partenaires, et la jeune Nella Gia aux percussions pour les musiques cousines, un rythme d’enfer sur un sourire tranquille.  Se joindront à cette équipe notre amie du Cap Vert Augusta, pour quelques mornas, et notre invitée du mois, la plus jeune des fadistes parisiennes, encore collégienne et pleine de promesses, Diane Santos. Une soirée de douceurs et de joies, présentée (et chantée aussi un peu) par Jean-Luc Gonneau, un français du fado qui en connait un rayon sur la question. Et si quelqu’un dans le public se sent d’attaque pour interpréter un ou deux fados, pas de problème.

 

Après l’apéro, l’entrée et le plat, un premier « set » de fado, puis le dessert, puis un deuxième set, et si le temps le permet, un troisième après le café. Dans chaque soirée, le répertoire évolue, au gré de l’inspiration des uns et des autres : c’est à chaque fois la même chose, chaleureux, grave et joyeux, mais c’est à chaque fois différent. Et toujours l’accueil chaleureux d’Antonio, Flora et de leur équipe. Et toujours la cuisine des quatre coins du monde lusophone.

 

 

Sur un R’ de Flora

160 boulevard de Charonne 75020

(M° Alexandre Dumas)  Tel. 01 44 64 96 96

Menu fado 40€ (apéritif, entrée, plat, dessert, vin, café inclus)

 

Avec le soutien de Léo Lagrange Paris et de Résistance 7e Art

 

Le site du Coin du Fado : http://www.la-gauche-cactus.fr/SPIP/-LE-COIN-DU-FADO,91-

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 12:05

Stéphane Hessel : "nous devons viser à la fois mondialisation et démondialisation"

par Claude Emmanuel Triomphe - 09 Janvier 2012

 

Doit-on encore présenter Stéphane Hessel ? L'homme ne se réduit pas bien sûr à cet « Indignez-vous » qui a parcouru la planète. Né juif et Allemand à Berlin en 1917, il rejoint ensuite la France où il sera tour à tour étudiant, résistant puis diplomate. C'est à ce dernier titre qu'il participe au sein des Nations Unies à la rédaction de la Déclaration Universelle et de la Charte Internationale des Droits de l'Homme en 1945. C'est au service de cette cause qu'il mène sa vie. Au cours de cet entretien, il reçoit des appels du monde entier, répond dans un allemand ou un anglais parfait, et annonce à ses interlocuteurs qu'il n'est pas disponible avant le 15 septembre 2012. Pour Metis, il évoque la crise, la mondialisation, la gouvernance et le syndicalisme.

 

 

hessel

Comment analysez-vous la crise de l'euro, mais aussi la crise de projet que nous vivons aujourd'hui en Europe ?

 

 

 

À mon avis, la crise actuelle est une grande crise de la démocratie. La démocratie est mise en question car nous vivons depuis une vingtaine d'années dans une société de plus en plus globale. Il n'est plus possible à un grand État, ou même à un groupe d'États comme l'Union Européenne, de décider tout seul comment fonctionner. Aujourd'hui des forces premières s'imposent à tous les gouvernements, à tous les citoyens : ce sont les grandes forces de l'économie. Autrefois nous pensions pouvoir les juguler à l'échelle des États et ce fut par exemple l'expérience du capitalisme rhénan. Nous ne pouvons plus répondre de cette manière. On le voit clairement depuis l'aggravation de la crise : nos gouvernements ne sont plus en mesure de mettre un frein  à l'endettement, à la dépendance du marché. Alors face à cela comment penser la démocratie ? C'est une question qui se pose à tous. Ni les USA ni l'UE ne sont parvenus à surmonter cette crise. Leurs citoyens sont inquiets. Ils n'ont plus confiance dans les gouvernements pour les protéger de ce qui est le fruit de l'endettement, de la privatisation. Si les citoyens s'indignent aujourd'hui, c'est surtout parce qu'ils voient des gouvernements qui ne  peuvent plus faire fonctionner la démocratie comme cela devrait être le cas, comme cela est attendu de leur part. Les besoins essentiels - le bien être, le bien vivre - ne sont plus assurés car ils ne sont plus à l'abri de la recherche du profit.

  

N'est-ce pas un point de vue très européen ?

Les USA et les pays européens ont accumulé une expérience certaine et, quand celle-ci leur échappe, ils réagissent d'abord en pensant à ce qui existait hier et qui s'est détérioré. Dans les pays émergents,  ce qu'il s'agit de conquérir, c'est un fonctionnement démocratique qui va se développer. Et bon gré, mal gré, ils vont devoir affronter les mêmes problèmes car les forces du marché vont assez vite leur montrer des limites. Le Brésil s'est engagé dans un travail énorme de réduction des inégalités mais il ne pourra pas progresser sans approfondir son expérience démocratique. Il en va de même avec la Chine dont la croissance se trouve confrontée à une multiplicité de difficultés locales et sociales.

 

La société globale que vous décrivez a-t-elle besoin d'un gouvernement mondial ?

Sur ce point, je pense avec Edgar Morin qu'il existe à la fois des problèmes dans notre monde - je pense par exemple aux énergies renouvelables - qui  ne peuvent être attaqués que sur le plan mondial car aucune entité géographique ou politique n'est capable de les affronter seule. Mais à côté de cela, il y a l'infinité des problèmes liés à la démocratie qui, à l'instar de la gestion de l'eau, ne peuvent être traités que très localement. C'est pourquoi il faut viser deux objectifs simultanément : mondialisation et démondialisation, croissance et décroissance. Tout ceci nous amène à la question des institutions. Une institution mondiale unique deviendrait très vite un tyran insupportable. En revanche, certaines questions doivent être traitées institutionnellement et nous avons besoin d'institutions capables de réaliser des objectifs particuliers.

 

Mais nombre d'institutions mondiales n'ont-elles pas perdu de leur crédibilité ?

Les institutions mondiales sont des instruments merveilleusement utilisables, à condition que les États membres veuillent les utiliser ou que des ONG les poussent à le faire. Ces institutions sont à la fois une nécessité, car elles permettent la participation de tous et une difficulté, car elles exigent que tous se mettent d'accord. Il est d'ailleurs heureux que beaucoup d'entre elles travaillent aujourd'hui à la  majorité et non à l'unanimité. Dans le domaine de l'environnement, il n'existe à ce jour qu'un programme à l'ONU et qui-ci se révèle beaucoup trop limité. Il y a donc ici une insuffisance institutionnelle, alors qu'il nous faudrait une sorte d'OIE, dont la vocation en la matière serait un peu celle qu'a l'OIT pour le travail. Une fois que nous l'aurons, nous aurons je crois toute la panoplie des instruments de dimension mondiale.

 

 

Comment voyez-vous le rôle des ONG ?

C'est un de points forts de la Charte des Nations Unies : son article 71 permet à des ONG à statut consultatif de travailler avec les gouvernements. Lorsque nous l'avons adopté, nous pensions surtout aux Églises, aux syndicats, voire au mouvement coopératif. Nous ne nous attendions pas à cette multiplication d'organisations qui s'occupent un peu de tout et qui ont proliféré, en partie grâce aux nouvelles technologies, comme ATTAC par exemple qui a su, en matière de transactions financières, exercer une pression certaine sur les conférences des Nations Unies. On peut espérer que lors des prochaines conférences - et je pense à particulier à celle dite de Rio+20 - il y aura de nombreuses ONG, qui, en dépit de leur difficulté à travailler ensemble,  sauront stimuler les gouvernements en soulignant les problèmes que les citoyens leur demandent de résoudre. Il ne faut ni se méfier des ONG, car elles sont absolument nécessaires et complémentaires, ni trop compter sur elles, car il existe une série de problèmes auxquels il est nécessaire de réfléchir ensemble et dont elles ne s'occupent pas.

 .... pour la suite je vous conseille d'aller sur le site de METIS vous y trouverez des articles passionants.

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 12:03
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Fondation Gabriel Péri

Mondialisation, territoires et citoyenneté

 

Prochaine séance :

"Libéralisme, altermondialisme, luttes sociales et territoires"

Animé par Jean-Claude Mairal, président du CIDEFE, élu, administrateur de la fondation Gabriel Péri, avec :

  • Bernard Vasseur, professeur de philosophie, directeur de la maison Elsa Triolet-Aragon, auteur de « La Démocratie anesthésiée » (Éditions de l’Atelier, 2011).
  • Pierre Zarka, Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE), auteur de « Oser la vraie rupture », (Éditions L’Archipel, 2011).
  • 

Mardi 17 janvier de 18h30 à 20h30
Fondation Gabriel Péri
11 rue Etienne Marcel à Pantin (93)
métro Hoche.
Plan d’accès>>

 

Entrée libre. Le nombre de place étant limité, il est recommandé de s’inscrire par mail à l’adresse : inscription@gabrielperi.fr

Il n’y a pas un seul territoire, même le plus petit qui ne soit pas confronté aux enjeux et défis planétaires, aux effets de la globalisation économique, de la crise systémique du capitalisme et des politiques libérales avec leurs conséquences sur la vie des populations.

Dans un tel contexte, les territoires sont des lieux de résistance, de luttes sociales et syndicales pour la défense de l’emploi, des services publics, du droit au logement, à la santé, à l’éducation, à l’alimentation et à un environnement de qualité. Ils sont le lieu d’actions de solidarité en faveur des sans-papiers, des sans domicile et des plus démunis, d’actions de proximité autour de projets alternatifs d’économie sociale et solidaire. Une vie associative et culturelle se déploie dans les quartiers et les territoires ruraux permettant de lutter contre la désintégration du lien social et la désertification territoriale.

C’est dans l’ensemble de ces initiatives grandes ou petites, du local au mondial, que se trouvent les ferments du changement et de la construction d’une nouvelle société plus juste, plus solidaire et plus fraternelle. Mais se pose souvent la question du lien entre les unes et les autres, ainsi qu’avec les élus et les collectivités, de la place du mouvement social et de ses liens avec le territoire de proximité.

NB : Tony Andréani, initialement annoncé, ne pourra pas participer à cette séance.


Le séminaire Mondialisation, territoires et citoyenneté : Pour une nouvelle approche de la réalité des territoires, de leur développement et de leur organisation, organisé en partenariat avec le Centre d’information, de documentation, d’étude et de formation des élus (CIDEFE), a pour objectif de présenter des préconisations pour une réforme territoriale axée sur la démocratie, la coopération, la solidarité.

La crise économique, sociale, financière, environnementale, mais aussi de la représentation politique a des conséquences sur les territoires locaux de chaque pays.

En France, les inégalités entre territoires perdurent et les réformes successives de leur gestion et de leur organisation pèsent sur leurs capacités de développement.

Des résistances s’organisent au niveau local pour l’amélioration de la qualité de la vie, les services publics, pour développer des projets alternatifs et des coopérations solidaires. Au niveau universitaire, de nombreux travaux et actions vont aussi dans ce sens.

Mais ces initiatives souffrent d’un manque de transversalité entre les acteurs, et d’une dimension politique indispensable pour que ce bouillonnement de réflexions et d’initiatives soit pris en compte au niveau de la nation.

Avec ce séminaire il s’agira de développer, en lien avec les enjeux politiques nationaux et planétaires, un regard croisé entre tous les acteurs des territoires : élus, administrations, associatifs, chercheurs, syndicats, mouvement social, etc. L’objectif est de promouvoir une citoyenneté politique active ; de travailler l’articulation des différentes échelles territoriales au plan national et mondial ; de mettre en perspective sociétale et politique les enjeux territoriaux, de faire avancer des propositions en faveur d’une révolution territoriale de coopération, de solidarité et de citoyenneté.


Séances :

  1. « Face aux défis de la globalisation et de la crise de la représentation politique, les enjeux de la décentralisation, de la gouvernance territoriale et de la démocratie locale » avec Jean-Claude Mairal, Martin Vanier et Loïc Blondiaux.
  2. « Elus locaux, société civile, mouvements sociaux et populations : Ensemble pour une gestion concertée, efficace et durable des territoires », atelier organisé en partenariat avec le CIDEFE et le PIT du Sénégal au Forum social mondial de Dakar (6-11 février 2011), à Thiès.
  3. « Crise sociale, emploi et territoires : comment relancer une dynamique territoriale ? », au CIDEFE, reporté.
  4. « Quelles articulations entre les échelles de la gouvernance du local au mondial en passant par l’Europe », à la fondation Gabriel Péri.
  5. « Urbain, périurbain, rural, métropoles : quel dialogue et quelle synergie pour les territoires ? », au CIDEFE, le 13 avril 2011.
  6. « Décentralisation ou recentralisation : Quelle réforme de l’organisation territoriale en France ? », à la fondation Gabriel Péri.
  7. « La culture et l’interculturalité, leviers du développement des territoires », au CIDEFE, le 31 mai 2011.
  8. « Territoires, démocratie participative et citoyenneté », à la fondation Gabriel Péri.
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