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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 14:22
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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 23:37
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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 23:15

Mot

Parmi moi

de moi-même

à moi-même

hors toute constellation

en mes mains serré seulement

le rare hoquet d’un ultime spasme délirant

vibre mot

j’aurai chance hors du labyrinthe

plus long plus large vibre

en ondes de plus en plus serrées

en lasso où me prendre

en corde où me pendre

et que me clouent toutes les flèches

et leur curare le plus amer

au beau poteau – mitan de très fraîches étoiles

vibre

vibre essence même de l’ombre

en ailes en gosier c’est à force de périr

le mot nègre                                                         

sorti tout armé du hurlement

d’une fleur vénéneuse

le mot nègre

tout pouacre de parasites

le mot nègre

tout plein de brigands qui rôdent

de mères qui crient

d’enfants qui pleurent

le mot nègre

un grésillement de chairs qui brûlent

acre et de corne

le mot nègre

comme le soleil qui saigne de la griffe

sur le trottoir des nuages

le mot nègre

comme le dernier rire vêlé de l’innocence

entre les crocs du tigre

et comme le soleil est un claquement de balles

et comme le mot nuit un taffetas qu’on déchire

le mot nègre

dru

savez-vous

du tonnerre d’un été

que s’arrogent

des libertés incrédules

 

                                              Aimé Césaire

                                  Cadastre, Ed,Le Seuil, 1961

 

 

Aimé Césaire
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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 20:31
Edition de La Tribune

 

Mardi 19 Octobre 2010

 

Evénement

 

Retraites : un conflit hors normes

 

De nombreux manifestants sont attendus ce mardi pour la nouvelle journée de mobilisation. Mais tous les yeux sont désormais rivés sur les blocages.


Record battu ? Ce mardi, pour leur sixième journée de mobilisation depuis la rentrée, les syndicats espèrent réaliser une nouvelle démonstration de force dans la rue. Et faire mieux que le 12 octobre (3,5 millions de manifestants selon la CGT, 1,2 selon la police). Malgré la petite décrue de samedi, tous parient sur le fait que l'inflexibilité affichée de l'exécutif aura renforcé la détermination des salariés et des jeunes à dire leur désaccord dans les cortèges. D'autant que le soutien de l'opinion publique tend à croître, 71 % des Français voyant d'un bon oeil cette journée d'action, selon un sondage CSA-« Le Parisien » publié lundi.

Reste à savoir si ce succès - s'il se confirme en fin de journée - est en mesure de peser sur la suite du conflit. Car nul ne saurait aujourd'hui prévoir l'évolution de ce bras de fer atypique.

Les syndicats sont perplexes. « Même si les mouvements sociaux ne se répètent jamais, celui-ci est vraiment inédit. Les grèves reconductibles restent difficiles, mais la contestation s'installe dans la durée », confirme Annick Coupé, porte-parole de Solidaires.

De son côté, l'exécutif feint l'indifférence face aux manifestations monstres, mais surveille avec la plus grande attention les cortèges lycéens et les barrages autour des dépôts de carburant.

Dans ce contexte, la menace de radicalisation fait office de chiffon rouge de part et d'autre. Difficile, tant les chiffres sont contradictoires, de connaître l'ampleur réelle des blocages dans les lycées, des stations-service en panne sèche ou des taux de grévistes parmi les chauffeurs routiers. Mais tant l'exécutif que certaines fédérations syndicales - et parfois des organisations patronales - jouent de la surenchère pour faire pencher la balance dans cette semaine décisive.

Le calendrier s'accélère : jeudi, en dépit d'un léger retard dans leur planning initial, les sénateurs devraient adopter le texte à l'occasion d'un vote solennel. Dans les jours qui viennent, syndicats et exécutif, qui, tous, ont joué la montre avec des objectifs contraires, sauront enfin quelle stratégie était gagnante.

 

Par Agnès Laurent

 


 

 

Tous droits réservés : La Tribune

Diff. 89 866 ex. (source OJD 2005)

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 20:26

Mardi 19 Octobre 2010

 

Edition Abonnés - Fait du Jour

 

Les routiers ont multiplié les barrages filtrants

 


Les routiers sont entrés dans la contestation dans la nuit de dimanche à lundi. Dès dimanche soir, un barrage filtrant a bloqué le péage d’Avignon-Nord. Plus tard dans la nuit, une trentaine de chauffeurs se sont immobilisés sur un rond-point donnant accès au port de Lorient (Morbihan), tandis qu’à Saint-Priest (Rhône) et à Port-la-Nouvelle (Aude) les manifestants ont empêché les camions-citernes d’accéder au dépôt de carburant. Dans la matinée, des opérations escargot ont eu lieu sur l’autoroute A 6, près de Paris, et à Lille, tandis qu’à 5 km d’Angers (Maine-et-Loire) un barrage filtrant bloquait la nationale.

 Peu de grévistes dans le secteur ?

C’est au Mans (Sarthe) que les routiers ont provoqué le plus gros blocage. Les chauffeurs qui bloquent depuis dimanche soir l’accès aux plates-formes logistiques de la zone industrielle sud du Mans affichaient hier soir leur détermination à poursuivre leur mobilisation. « C’est le gouvernement qui porte la responsabilité des désagréments, pas nous », souligne Alain Bourneuf, le secrétaire général CGT-Transports Mayenne et Sarthe. Réunis en intersyndicale (CGT, CFDT, FO), les manifestants ont filtré toute la journée d’hier les entrées de la zone d’activités, repoussant seulement les camions venus livrer ou s’approvisionner dans les entrepôts Carrefour, Promocash et Métro et à l’usine Renault ACI.

Parmi eux, Joël Le Coq, ancien patron de la fédération nationale CFDT des transports qui avait participé aux négociations du congé de fin d’activité à l’issue du long conflit de 1996 : « C’est bien la pénibilité qui était au cœur de notre revendication à l’époque. On s’est battu pour l’obtenir, personne n’est dupe que la réforme générale le remet en cause à terme. » Aujourd’hui retraité, il fustige l’attitude du gouvernement : « Un pouvoir qui agit contre le peuple, ça se paye à un moment donné. »

Se voulant rassurante, la FNTR (Fédération nationale du transport routier) a exclu hier un mouvement d’ampleur. « Nous n’avons recensé qu’une centaine de chauffeurs en grève », précise une porte-parole de la FNTR, pour qui la vraie inquiétude concerne la pénurie de carburant. « Certains patrons de société de transport commencent à parler de chômage technique. A partir de mercredi, la situation risque de devenir critique. »

 

 

Bénédicte Alaniou avec Yves Boiteau au Mans (Sarthe)


 

 

Tous droits réservés : Aujourd'hui en France

Diff. 161 408 ex. (source OJD 2005)

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 19:45

 

DESOBEIR AU RACISME. Un écrit de Aurelia Dreulma - Tara Sol Ecrivaine avec le blog de Martine Valla. PEACE

de Aurelia Dreulma-Tara Ecrivain, el El miércoles, 20 de octubre de 2010 a las 0:37

Aurelia Dreulma - Tara Sol Écrivaine Libre pour soutenir la paix, dire fort ce qui se murmure dans les vies.* Nouvelles, recueilles de témoignages; biographies artistiques; parolière; éditoriale; chroniques; articles à thèmes sociaux, philosophiques, et culturels. Contactes:

BLOG: www.myspace.com/dreulma

EMAIL: rosemarine_lavache@live.fr

Deuxième facebook: Tara Aurelia Dreulma Writer Free Sun



VIDEO A VOIR ABSOLUMENT:

http://www.facebook.com/note.php?note_id=501015320952&id=170581983655#!/video/video.php?v=1691219798675

 

Interview de Guerlain aux propos racistes:

http://www.youtube.com/watch?v=OvDeXUzXSaM&feature=youtube_gdata_player

 

Article de presse:

http://www.leparisien.fr/paris-75/derapage-raciste-le-magasin-guerlain-occupe-sur-les-champs-elysees-18-10-2010-1114691.php

 

Superbe Article de Belle Négresse:

http://www.facebook.com/note.php?saved&&note_id=160033174019217#!/note.php?note_id=501015320952&id=170581983655



Interview de Guerlain aux propos racistes:

http://www.youtube.com/watch?v=OvDeXUzXSaM&feature=youtube_gdata_player

Article de presse:

http://www.leparisien.fr/paris-75/derapage-raciste-le-magasin-guerlain-occupe-sur-les-champs-elysees-18-10-2010-1114691.php

 

Superbe Article de Belle Négresse:

http://www.facebook.com/note.php?saved&&note_id=160033174019217#!/note.php?note_id=501015320952&id=170581983655

 

Le Blog de Martine Valla avec un reportage de Audrey Pulvards qui dénonce les propos de Guerlain dans toute la splendeur du courage auquel je lui donne toutes mes félicitations avec un immense merci :

http://martine.valla.over-blog.com/article-audrey-pulvard-apres-les-propos-racistes-de-guerlain-59215046-comments.html#anchorComment

 

 

Ce reportage sur le blog de Martine Valla est parfait, il dénonce et démasque les supporters financiers du nazisme en France qui s'étendent sur toute la planète telle une main de lave rouge, aux sulfureuses manigances endiablées, dont Guerlain fait parti, et qui n'ont aucun sens de la valeur de la vie, ni du respect de l'humanité, ni même de leurs âmes corrompues pour nous parfumer de leurs effluves nauséabondes, dont aucune goutte ne pourra m'effleurer et auxquelles je suis fière de ne verser aucun centime.

 

Il est devenu urgent de désobéir au racisme qui nous saigne la grandeur de l'âme humaine, reniant les atrocités des guerres passées, et actuelles, revenant au présent dans le comble de notre indignation , traitant la couleur comme les « Juifs » de Hitler, comme une barbarie qui n-a de cesse, jouant avec les finances et les portefeuilles du peuple humain, et tel un « golum » avec son pouvoir ;

 

jouant avec les mots sur tous les sillons des pavés de notre société, jusque dans les ruelles du despotisme ignoble, comme des jeux de mots pervers, manipulateurs, désinformants, pour exterminer indirectement et insidieusement avec des contours difficilement descriptibles dans les agissements, par l'apologie de la haine masquée, dirigée contre les Portugais, les Espagnoles, les Arabes, les Noirs, les Roms, les SDF, les Sans Papiers, les Africains, les Banlieusards, les Chômeurs, les ouvriers, les Non conformes, etc.

 

En nous gardant Esclaves de leurs Maux et de leur Ignorance. Leurs maux et mots sont le venin exterminateur.

 

La France n-a pas reconnue ces 50 dernières années ses sanglantes colonies, ses violes, ses voles, et génocides sur l'humanité ; Papon a eu un procès ridicule ; les livres scolaires de l'histoire ont été censurés ; J.M Lepen s'est présenté aux présidentielles ; Chirac a préparé le terrain à Sarkozy avec Loréale, Rotchild est le patron de Sarkozy ;

 

et, nous arrivons au pitoyable constat de la banalisation du racisme, et de son langage, partout en France, et dans tous les milieux sociaux, face à laquelle nous devons tous nous unir absolument et dès à présent, si nous ne voulons pas que les atrocités du nazisme reviennent. Car sous un autre décors, l'Europe revient au nazisme, avec son parfum de mort.

 

Il est temps de le sentir et de réagir.

 

La République Française a donné l'identité aux Français par sa révolution et uniquement de par celle-ci, ce qui vaut de droit à nous citoyens pour refuser les atteintes aux Droits de l'Homme, car ce n'est pas une question ethnique si nous regardons bien notre histoire,

 

et, étant tous citoyens qui portons la responsabilité de la République, il nous est vitale dès à présent de désobéir au racisme dans tous les domaines, tous les milieux, toutes les familles, toutes les villes, tous les villages, tous les commerces, toutes les institutions, tous les emplois. Nous ne pouvons pas au nom des salaires, de notre sueur, de notre indifférence, de notre honneur, de nos vies, de nos enfants qui seront l'avenir, donner notre aval à sa reproduction, ni : notre silence!

 

 

Écrit de Aurelia Dreulma – Tara Sol Écrivaine.

 

 

 

Un hommage qui a été fait à Aimé Césaire lors de ses funérailles:

 

http://www.youtube.com/watch?v=hjQgD-2-smo



Photo: Aurelia Dreulma - Tara Sol. A Lire: DÉSOBÉIR AU RACISME

 

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 16:04
Ce week-end, SOS racisme a testé l'entrée des discothèques

publié le 18.10.2010 04h00

Ouajdi Feki (en médaillon, au centre) s'est vu refuser l'entrée du 1810 avec la jeune femme qui l'accompagnait / Pierre Charmet

zoom

Des couples de couleur se sont présentés à l'entrée de trois établissements, à Saint-Etienne, La Talaudière et Saint-Cyprien. L'un a refusé l'entrée aux personnes d'origine maghrébine


On appelle ça un « testing » : prouver qu'il y a eu discrimination sur la base de critères raciaux. SOS racisme utilise ce procédé depuis de nombreuses années, pour dénoncer la sélection qui est parfois faite à l'entrée des discothèques. C'est ainsi que, dans la nuit de samedi à dimanche, l'antenne départementale de l'association a demandé à trois couples de se rendre dans trois établissements différents. Le premier couple étant d'origine maghrébine, le deuxième d'origine « subsaharienne », et le troisième de type européen. Tous bien habillés, cela va de soi. « On les envoie chacun leur tour à quelques minutes d'intervalle », explique Melinda Fadel, qui supervise le dispositif. « Et on enregistre les conversations avec un micro dissimulé, ce qui peut éventuellement servir de début de preuve en cas de refus. »

Il est 0 h 30 lorsque la première discothèque est testée. Il s'agit du Trianon à Saint-Etienne. Les deux couples de couleur se présentent comme prévu, l'un après l'autre. Ils parviennent à renter sans problème. Du coup, le couple « européen » se voit dispenser de tenter sa chance. Plutôt encourageant ? « Non, c'est normal », estime Norbert Nitcheu, président départemental de SOS racisme. Un militant souligne toutefois « que c'est un peu tôt, et qu'il n'y a peut-être pas grand monde. Du coup, on les laisse entrer plus facilement ».

Deuxième test au 1810, à La Talaudière. Sauf que c'est l'anniversaire de l'établissement et que la file d'attente est impressionnante. « On va perdre du temps, on fait quoi ? » demande un couple. « Faisons d'abord l'autre, on reviendra après » dit Melinda.

Direction le Méli-Mélo, donc, à Saint-Cyprien. Les établissements de la plaine du Forez ont la mauvaise réputation de refuser les gens de couleur. Mais surprise : là encore, les couples maghrébin et noir entrent sans problème. L'opération va-t-elle faire chou blanc ? « Non, le but n'est pas de piéger », assure Ouajdi Feki, le coordinateur régional. « C'est de dénoncer une réalité qui n'est pas acceptable ».

Et c'est finalement lui qui va en faire les frais. Car il compose le couple d'origine maghrébine avec une jeune femme et, lorsque tous deux retournent au 1810, le portier leur refuse l'entrée. Ouajdi a beau insister, celui-ci ne veut rien entendre. Par contre, il voit le couple noir dans la file d'attente, et le fait entrer sans problème.

Lorsque toute l'équipe revient pour expliquer sa démarche, le videur dit : « Je croyais que vous vouliez entrer avec les trois autres jeunes gens derrière vous ». Manière de signifier qu'il refusait un groupe trop important. Le gérant, lui, affirme que son établissement était déjà complet. « Sinon, je suis hors sécurité » plaide-t-il. Sauf que d'autres personnes sont entrées juste après le couple… La tentative de dialogue tourne court, et les militants décideront finalement de déposer plainte.

Jean-Hugues Allard

« Ça confirme le racisme anti-beurs à l'entrée de certaines discothèques »

Un seul couple refusé sur les trois établissements, le bilan pourrait paraître positif. « Mais c'est encore un de trop » déclare Norbert Nitcheu. « Et encore une fois, c'est un couple d'origine maghrébine qui en fait les frais ». Ce qui n'est pas nouveau, selon lui : « Ce testing confirme les précédents : il y a un racisme anti-beurs à l'entrée de certaines discothèques. Les blacks n'ont quasiment jamais de problèmes, mais les personnes d'origine maghrébine sont clairement victimes de discrimination ».

Il en est une que l'expérience a marquée : la jeune femme qui composait le couple beur : « C'est la première fois que j'allais en boîte. Franchement, c'est humiliant. On se demande ce qu'on a fait pour mériter ça ».

J.-H. A.

 

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 15:10

COMUNICADO

 

COLECTIVO DE SOLIDARIDAD CON EL PUEBLO MAPUCHE (Francia)

 

El Presidente de Chile en visita en Francia

 

Hoy, 19 de octubre, se realizó en Paris una manifestación de protesta con ocasión de la visita en Francia del Presidente chileno Sebastián Piñera. Esta iniciativa se efectuó en el lugar donde fue convocada la sexta gran manifestación de las Organizaciones Sindicales Francesas que exigen el retiro del proyecto gubernamental francés concerniendo las jubilaciones y pensiones.

Alrededor de 50 personas, respondiendo al llamado hecho por el Colectivo de Apoyo al Pueblo Mapuche, se hicieron presentes para expresar su desaprobación por esta visita, informar a la opinión pública francesa sobre Piñera y el sentido de su gira europea. Órganos de prensa y numerosos manifestantes se hicieron presentes para adquirir antecedentes de la iniciativa.

A través de banderolas, afiches y panfletos, durante seis horas, se entregó información:

- sobre la personalidad del Presidente chileno, el origen de su fortuna en la dictadura militar, la coalición que sostiene su gobierno y el impacto de la herencia pinochetista en la sociedad chilena. Asimismo, se explicó la recuperación inescrupulosa –por parte del Presidente chileno- del éxito en el rescate de los mineros de la mina San José de Copiapó y de la situación de los 300 mineros de dicha mina, quienes deberán esperar once meses… para recibir su pago.

- sobre el  sentido de su viaje destinado a presentar Chile como un modelo de Estado de Derecho con el fin de atraer la inversiones extranjeras. Imagen del país, por lo demás, desmentida por la lucha reciente de los Mapuche.

- y sobre la situación de este Pueblo, en especial la reciente huelga de hambre de los presos políticos Mapuche (90 días), sus reivindicaciones y el estado actual de las promesas gubernamentales no garantizadas.

Se exigió, una vez más, la satisfacción de las reivindicaciones:

- El fin de la utilización de la Ley 18.134, conocida como ley antiterrorista.

- El fin de los juicios dobles- civil y militar- impuestos a los inculpados mapuches por supuestos delitos de carácter civil.

- La desmilitarización de los territorios mapuche.

- El reconocimiento de sus derechos medioambientales, sociales, culturales y políticos, de acuerdo con el Convenio 169 de la OIT, aprobado por el Congreso chileno y en vigencia desde septiembre 2009.

Y se hizo un nuevo llamado a la Solidaridad internacional como un elemento indispensable para contribuir a terminar con la desigualdad social y las múltiples violaciones de los Derechos Humanos en Chile.

COLECTIVO DE SOLIDARIDAD CON EL PUEBLO MAPUCHE (Francia)

 

París, 19 de octubre de 2010.

 

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COMMUNIQUE


COLLECTIF DE SOUTIEN AU PEUPLE MAPUCHE (France)

 

Le Président du Chili en visite en France

 

Hier, 19 octobre, a eu lieu une manifestation de protestation à l’occasion de la visite en France du Président chilien Sebastián Piñera. Cette initiative s’est déroulée à l’endroit même où était appelée la sixième grande manifestation des organisations syndicales françaises qui exigent le retrait du projet gouvernemental concernant les retraites et pensions.

Répondant à l’appel du Collectif de Soutien au Peuple Mapuche, une cinquantaine de personnes étaient présentes sur les lieux pour exprimer leur désapprobation concernant  cette visite, informer l’opinion publique française sur Piñera et sur le sens de sa tournée européenne. Différents organes de presse et de nombreux manifestants sont venus demander des explications sur les motifs de cette initiative.

A travers les banderoles, affiches et tracts, l’information a été diffusée six heures durant.

- sur la personnalité du Président chilien, l’origine de sa fortune sous la dictature militaire, la coalition qui soutient son gouvernement et l’impact de l’héritage pinochetiste sur la société chilienne. En même temps, des explications ont été données sur la récupération sans scrupules –de la part du Président chilien- du succès du sauvetage des mineurs de la mine San José de Copiapó et sur la situation des 300 mineurs de cette mine qui devront attendre onze mois… pour toucher leur paie.

- sur le sens de son voyage destiné à présenter le Chili comme un modèle d’Etat de Droit dans le but d’attirer les investisseurs étrangers, image du pays par ailleurs démentie par la récente lutte des Mapuche.

- et sur la situation de ce Peuple, en particulier la récente grève de la faim des prisonniers politiques Mapuche (90 jours), leurs revendications et l’état actuel des promesses gouvernementales sans garanties.

Les manifestants ont exigé une fois de plus la satisfaction de ces revendications:

            - La fin de l’utilisation de la Loi 18.134, connue comme Loi antiterroriste.

            - La fin des doubles jugements –civil et militaire- imposés aux inculpés Mapuche

            pour de supposés délits à caractère civil. 

            - La démilitarisation des territoires Mapuche.

- La reconnaissance de leurs droits environnementaux, sociaux, culturels et politiques, en accord avec la Convention 169 de l’OIT, approuvée par le Congrès

Chilien et en vigueur depuis septembre 2009.

Un nouvel appel à la solidarité internationale à été lancé, comme un élément indispensable pour contribuer à en finir avec l’inégalité sociale et les multiples violations des Droits de l’Homme au Chili.

COLLECTIF DE SOUTIEN AU PEUPLE MAPUCHE (France)

 

Paris, le 19 octobre 2010

 

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 14:55

Piñera se sale del papel

 

 Por Mercedes López San Miguel



Sebastián Piñera, quien por estos días se mostró preocupado por las condiciones laborales de los mineros, tomó la decisión de cerrar el diario estatal La Nación y mantener una versión web. Todavía falta que el directorio del periódico apruebe el proyecto, cuya puesta en marcha significará el despido de decenas de trabajadores.

El medio, tercero en influencia en Santiago, detrás de El Mercurio y La Tercera, pertenece un 70 por ciento al Estado y un 30 por ciento al sector privado. No bien asumió, Piñera nombró un nuevo directorio, cuyo jefe máximo es su amigo personal Daniel Platovsky. Este dijo que la medida de cerrar la publicación en papel se decidió “por razones económicas”. “El diario vende 10.000 ejemplares, de los cuales regalamos una buena parte, y el sitio LaNación.cl tiene un millón de visitas al mes y se financia con publicidad”, argumentó.

Pero la presidenta del sindicato del área periodística del diario, Nancy Arancibia, afirmó en diálogo telefónico con Páginal12 que la decisión es política. “El gobierno no quiso seguir imprimiendo el periódico. No sabemos si el sitio digital va a ser de actualización de noticias o algo más producido. Lo que sí sabemos es que es una decisión política. Esto va de la mano de un proyecto que está en el Senado sobre la agilización de los trámites de las pequeñas y medianas empresas. El gobierno quiere que estas empresas publiquen de forma gratuita en el diario oficial. Eso nos quitará recursos para subsistir. Es un paso más hacia el cierre.”

Arancibia dijo que es la primera vez que la empresa les habló desde marzo. “Platovsky va a presentar el proyecto para que lo apruebe el directorio. El cambio se efectuará de aquí a diciembre.” La delegada calculó que de un total de 325 trabajadores podrían quedar sin empleo unos 150.

Como medio estatal, todo hacía suponer que La Nación debía pasar de ser abiertamente favorable a la Concertación (hoy en la vereda opositora) a mostrar simpatías por el hombre que ocupa el sillón de La Moneda desde el 11 de marzo de este año. Arancibia dijo que durante estos meses el periódico dejó de lado su contenido político, perdió identidad. “Renunció a las noticias políticas. Se pareció más al formato digital, con artículos cortos y superficiales. Cualquier tema que generara conflicto con el gobierno o no se publicaba o no te mandaban a cubrirlo. Lo más resonante que el diario censuró fue la entrevista que le hizo el periodista Luis Narváez a Mauricio Hernández Norambuena, preso en Brasil. Por esa entrevista –que fue difundida por televisión– se reabrió el proceso por la muerte de Jaime Guzmán. En ese contexto, Chile pidió a Argentina la extradición de Apablaza, procesado también por ese caso.”

El Colegio de Periodistas de Chile sumó su protesta. “La Nación ha sido condenada a una muerte lenta por las actuales autoridades, al reducirla a una versión online con una sensible disminución de sus posibilidades de incidir en el debate público”, dijo el presidente, Marcelo Castillo. Agregó: “Es un atentado contra la libertad de expresión de todos los chilenos, que tienen el derecho a tener fuentes de información diversas”.

Fundado en 1917, el diario en su calidad de estatal fue pinochetista y posteriormente concertacionista. Los otros medios impresos se identifican con la alianza conservadora hoy gobernante. “En Chile no existe el derecho a la comunicación ni al pluralismo. Los medios están concentrados y son comerciales. El Mercurio cuenta con el 90 por ciento del monopolio de los diarios en el interior del país. Al salir de este escenario La Nación pierde influencia y voces que habían sido conservadas”, dijo Arancibia sin poder disimular su desconsuelo.

mercelopez@pagina12.com.ar

 

Piñera se sale del papel Piñera est hors de papier

 

Por Mercedes López San Miguel San Miguel de Mercedes Lopez

Sebastián Piñera, quien por estos días se mostró preocupado por las condiciones laborales de los mineros, tomó la decisión de cerrar el diario estatal La Nación y mantener una versión web. Sebastián Piñera, qui ces jours-ci a été préoccupé par les conditions de travail des mineurs, a pris la décision de fermer le quotidien d'Etat The Nation et de maintenir une version web. Todavía falta que el directorio del periódico apruebe el proyecto, cuya puesta en marcha significará el despido de decenas de trabajadores. Il ya encore le journal que le conseil approuve le projet, dont la mise en œuvre se traduira par la mise à pied des dizaines de travailleurs.

El medio, tercero en influencia en Santiago, detrás de El Mercurio y La Tercera, pertenece un 70 por ciento al Estado y un 30 por ciento al sector privado. Le tiers médian d'influence à Santiago, derrière El Mercurio et La Tercera, 70 pour cent appartiennent à l'Etat et 30 pour cent du secteur privé. No bien asumió, Piñera nombró un nuevo directorio, cuyo jefe máximo es su amigo personal Daniel Platovsky. Dès pris le relais, Piñera a nommé un nouveau conseil d'administration, dont le sommet est un chef de file personnels ami Daniel Platovsky. Este dijo que la medida de cerrar la publicación en papel se decidió “por razones económicas”. Il dit que le mouvement de fermer la publication sur papier a été décidé "pour des raisons économiques." “El diario vende 10.000 ejemplares, de los cuales regalamos una buena parte, y el sitio LaNación.cl tiene un millón de visitas al mes y se financia con publicidad”, argumentó. "Le journal vend 10.000 exemplaires, ce qui donner une bonne partie, et le site LaNación.cl a un million de visites par mois et est financé par la publicité, at-il fait valoir.

Pero la presidenta del sindicato del área periodística del diario, Nancy Arancibia, afirmó en diálogo telefónico con Páginal12 que la decisión es política. Mais le président du syndicat de la zone quotidien, Nancy Arancibia, a déclaré dans un entretien téléphonique avec Páginal12 que la décision est politique. “El gobierno no quiso seguir imprimiendo el periódico. "Le gouvernement a refusé de poursuivre l'impression du journal. No sabemos si el sitio digital va a ser de actualización de noticias o algo más producido. Nous ne savons pas si le site va être mise à jour de nouvelles numériques ou autre chose s'est produite. Lo que sí sabemos es que es una decisión política. Ce que nous savons, c'est que c'est une décision politique. Esto va de la mano de un proyecto que está en el Senado sobre la agilización de los trámites de las pequeñas y medianas empresas. Cela va de pair avec un projet qui est au Sénat sur la rationalisation des procédures pour les petites et moyennes entreprises. El gobierno quiere que estas empresas publiquen de forma gratuita en el diario oficial. Le gouvernement veut que ces entreprises de publier gratuitement dans le journal officiel. Eso nos quitará recursos para subsistir. Cela va enlever des ressources pour leur subsistance. Es un paso más hacia el cierre.” Il s'agit d'un pas de plus vers la fermeture. "

Arancibia dijo que es la primera vez que la empresa les habló desde marzo. Arancibia a dit que c'était la première fois la société leur a dit depuis Mars. “Platovsky va a presentar el proyecto para que lo apruebe el directorio. "Platovsky présentera le projet pour approbation par le conseil. El cambio se efectuará de aquí a diciembre.” La delegada calculó que de un total de 325 trabajadores podrían quedar sin empleo unos 150. Le changement aura lieu en Décembre. "La compagnie a estimé qu'un total de 325 travailleurs au chômage pourrait être d'environ 150.

Como medio estatal, todo hacía suponer que La Nación debía pasar de ser abiertamente favorable a la Concertación (hoy en la vereda opositora) a mostrar simpatías por el hombre que ocupa el sillón de La Moneda desde el 11 de marzo de este año. Comme les médias d'Etat, tout indiquait que la nation doit se déplacer d'être ouvertement favorable à la Coalition (maintenant dans la voie opposée) pour montrer de la sympathie pour l'homme qui occupe la présidence de la monnaie depuis Mars 11 cette année. Arancibia dijo que durante estos meses el periódico dejó de lado su contenido político, perdió identidad. Arancibia a déclaré qu'au cours de ces mois, le journal a abandonné son contenu politique, identité perdue. “Renunció a las noticias políticas. »Résigné face à des nouvelles politiques. Se pareció más al formato digital, con artículos cortos y superficiales. Il semblait plus au format numérique, avec des articles courts et peu profonds. Cualquier tema que generara conflicto con el gobierno o no se publicaba o no te mandaban a cubrirlo. Toute question qui a généré des conflits avec le gouvernement ou non publiées ou non vous envoie pour le couvrir. Lo más resonante que el diario censuró fue la entrevista que le hizo el periodista Luis Narváez a Mauricio Hernández Norambuena, preso en Brasil. La plupart de résonance a été censuré interview à la presse faite par le journaliste Luis Narvaez Mauricio Hernández Norambuena, emprisonné au Brésil. Por esa entrevista –que fue difundida por televisión– se reabrió el proceso por la muerte de Jaime Guzmán. Cette entrevue, qui a été diffusé à la télévision, le processus a été rouverte par la mort de Jaime Guzmán. En ese contexto, Chile pidió a Argentina la extradición de Apablaza, procesado también por ese caso.” Dans ce contexte, le Chili, l'Argentine a demandé l'extradition de Apablaza, également poursuivi l'affaire. "

El Colegio de Periodistas de Chile sumó su protesta. L'Association des journalistes du Chili ont rejoint leurs protestations. “La Nación ha sido condenada a una muerte lenta por las actuales autoridades, al reducirla a una versión online con una sensible disminución de sus posibilidades de incidir en el debate público”, dijo el presidente, Marcelo Castillo. "La nation a été condamné à une mort lente par les autorités actuelles, de le réduire à une version en ligne avec une légère diminution de leur capacité à influencer le débat public", a déclaré le président, Marcelo Castillo. Agregó: “Es un atentado contra la libertad de expresión de todos los chilenos, que tienen el derecho a tener fuentes de información diversas”. Il a ajouté: "C'était une attaque contre la liberté d'expression dans tous les Chiliens, qui ont le droit à diverses sources d'information."

Fundado en 1917, el diario en su calidad de estatal fue pinochetista y posteriormente concertacionista. Fondée en 1917, le jour que l'Etat était de consultation Pinochet et plus tard. Los otros medios impresos se identifican con la alianza conservadora hoy gobernante. Les autres supports d'impression sont identifiés avec la décision rendue aujourd'hui par l'alliance conservatrice. “En Chile no existe el derecho a la comunicación ni al pluralismo. «Au Chili, il n'existe pas de droit de communiquer ou de pluralisme. Los medios están concentrados y son comerciales. Les médias sont concentrés et commerciale. El Mercurio cuenta con el 90 por ciento del monopolio de los diarios en el interior del país. El Mercurio a 90 pour cent du monopole des journaux à l'intérieur du pays. Al salir de este escenario La Nación pierde influencia y voces que habían sido conservadas”, dijo Arancibia sin poder disimular su desconsuelo. Quitter ce scénario, la nation perd son influence et des voix qui avaient été préservés ", a déclaré Arancibia incapable de cacher sa douleur.

mercelopez@pagina12.com.ar mercelopez@pagina12.com.ar

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 14:46
 

RAPATRIEMENT VOLONTAIRE DES RÉFUGIÉS MAURITANIENS : Un retour entre espoirs et angoisses

par Mouhamadou Kaaw Touré, mardi 19 octobre 2010, à 23:57

 

 

 

 

 RAPATRIEMENT VOLONTAIRE DES RÉFUGIÉS MAURITANIENS : Un retour entre espoirs et angoisses

 

  

Le Soleil

 

 

 

 

On dit qu’Ulysse a renoncé à l’immortalité pour retrouver sa patrie, Ithaque. Pour les réfugiés mauritaniens, dire que le pari du retour est presque aussi grand, serait sans doute exagéré. Pourtant, malgré les multiples incertitudes, certains sont décidés à regagner leur « patrie », l’espoir en bandoulière.

Un paysage peuplé d’arbustes épineux si caractéristiques de toute cette région Nord du Sénégal. De l’autre côté de la route, le contraste est frappant avec les vastes champs de canne à sucre qui s’étendent sur des milliers d’hectares le long du lit du fleuve après Richard-Toll, dessinant une fantastique ligne verte. Après près d’une heure de route, les champs de riz prennent le relais.

 

A partir de Dagana, une piste cahoteuse bifurque à gauche et conduit au site des réfugiés de Ndiarème. Le village offre une triste mine. Quelques maisons en dur y côtoient palissades et autres modestes demeures, presque en ruines. Les rues sont désertes. On n’y croise que quelques sympathiques enfants souriants. Dans ce site, on compte 54 candidats au départ, répartis en neuf familles. On règle les derniers détails avant l’embarquement vers le site de transit situé à Richard-Toll. « Nous leur donnons des sacs (pour contenir leurs bagages) et leur faisons subir un vaccin », indique Félix Diouf, responsable des opérations dans ce site.

Devant une grande concession située à l’extrémité du village, des sacs, des matelas et d’autres bagages attendent d’être embarqués dans un camion de l’Unhcr (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés).

Juste à l’entrée de la cour, sous l’ombre, des femmes vaquent tranquillement à leurs occupations quotidiennes.

La plus vieille d’entre elles, un foulard jaune mal noué sur la tête, tamise du riz. Devant ses hôtes particuliers, Bintou Konté (c’est son nom), comme face au miroir du temps, déroule volontiers le fil des souvenirs de ce drame qu’elle a vécu dans sa chair.

« Je suis arrivée ici nue comme un ver. Je n’avais sur moi que le pagne que je portais en fuyant mon village avec les miens », raconte-t-elle. Elle s’épanche ensuite longuement sur ce flot de souvenirs qui défilent encore dans sa mémoire. Pourtant, aujourd’hui, c’est elle qui se porte en avocate infatigable pour le retour de ses enfants sur la terre de leurs ancêtres, leur « patrie », la Mauritanie, comme elle le dit avec emphase. Même si, arguant de la vieillesse, elle va rester au Sénégal avec son époux.

« On ne se plaint pas trop de notre condition de vie au Sénégal, mais la Mauritanie c’est notre patrie, c’est notre histoire ». Et comme disait l’autre, un peuple sans histoire est un monde sans âme.

 

Enfin le retour à la terre des ancêtres

 

Fatou Mbaye, elle aussi, compte bien rentrer à Médina Salam (son village d’origine) avec son époux et ses sept enfants.

« Je ne sais pas ce que je trouverai là-bas, mais l’espoir est ma boussole », confie-t-elle, tout en ne quittant pas des yeux sa besogne.

Son époux, Saïbatou Mbaye, confirme : « quelle que soit la situation que nous allons retrouver là-bas, rien ne vaut sa patrie. J’avais laissé tous mes biens en venant, mais la seule chose que je voudrais vraiment retrouver, ce sont mes terres », déclare-t-il. Mais Mbaye n’a pas perdu que ses biens. En vingt ans d’exil, il a aussi perdu une partie de son identité : il ne parle plus les dialectes de son pays qu’il manipulait pourtant si bien. Mais cela n’est rien par rapport à l’espoir qui l’habite. Les enfants, eux, ne semblent point avoir le choix. Ils doivent suivre leurs parents.

 

« Mon père a décidé que nous allions rentrer. Je ne peux que lui obéir, tout est entre ses mains », confie Ousmane Mbaye, 10 ans. A deux jours du départ (ce reportage a été réalisé le samedi 16 octobre) d’une bonne partie de ses habitants, la concession des Mbaye déborde de vitalité. Mais nul ne sait à quoi elle ressemblera après. Entre les préparatifs pour le grand départ et les tâches ménagères quotidiennes, toutes les femmes rivalisent d’énergie et d’activité. Tandis que les autres tamisent le riz, Mame Khady, elle, prépare le repas de midi. Aïcha, une grande fille, l’assiste. Elle attise le feu de bois sur lequel mijote une grande marmite. Au menu, du « thiébou djeun » (riz au poisson). Avec des gestes simples et habiles, Mame Khady nettoie, avec du sable, le poisson frais pêché dans le lac situé tout près du village. Comme condiment, il n’y a presque que du sel. Il y a aussi des haricots séchés et quelques maigres légumes.

<span>La maison des Mbaye est composée de trois bâtiments dont l’un en terrasse sur lequel trône une antenne parabolique, ce qui est un signe d’opulence, comparé aux autres maisons. Mais la clôture est constituée de palissades. Un bloc de toilettes et un enclos pour les moutons complètent le décor. Une charrette hors d’usage est garée dans l’arrière-cour. Aussi, la misère - ou en tout cas les dures conditions de vie en campagne - est-elle perceptible sur les visages, malgré l’apparente dignité.</span>

<span>Bintou Ndiaye, 5 ans, prépare aussi le grand retour. A sa manière. Déambulant dans la grande cour, pieds nus, malgré la chaleur, elle baragouine qu’elle va rentrer en Mauritanie. Mais dans son esprit enfantin, Bintou parle déjà d’un hypothétique retour - un éternel retour. Dans l’autre sens celui-là ! « Une fois en Mauritanie, je veux faire des études et après, revenir travailler au Sénégal », dit-elle, à travers son joli sourire.

 

La douloureuse séparation des familles

 

Ce rapatriement constitue aussi une douloureuse séparation pour certaines familles. Oumar et Tamsir sont frères. Ils ont opté pour des choix opposés. L’un rentre, l’autre a décidé de rester au Sénégal. « Je ne connais qu’ici. C’est ici que j’ai grandi. Je ne vois pas de raison de rentrer dans un pays que je ne connais pas et où je ne suis pas sûr de pouvoir disposer de tous mes droits. Mes parents et mon frère ont décidé de rentrer en Mauritanie, c’est leur choix. Je le respecte et je veux qu’ils respectent le mien aussi », défend Oumar.

Discours nettement opposé de la part de son aîné. « J’ai décidé de rentrer parce qu’il s’agit de mon pays, c’est la terre de mes ancêtres. Je suis né là-bas, c’est là-bas ma patrie. Il y a eu un conflit qui m’a contraint de quitter mon pays, ce conflit est fini, je rentre chez moi. J’ai le cœur apaisé, débarrassé de toute haine, bien sûr que je n’oublie pas et je ne peux pas oublier, mais je ne veux pas faire de fixation sur le passé. Je veux entamer une nouvelle existence et je me sens prêt. Je ne suis armé que de mon seul espoir, mais l’espoir c’est la vie », déclare Tamsir.

Cependant, malgré cet épanchement tout à fait lyrique, Tamsir, père de trois enfants dont l’un est déjà à l’école, ne semble pas avoir fait définitivement le trait, dans son esprit, sur le Sénégal. Restant dans l’expectative quant à ce que lui réservera le système éducatif mauritanien, il se demande s’il ne serait pas possible, en cas de mauvaise surprise, de faire revenir ses gosses continuer leurs études au Sénégal. Il n’est pas le seul à avoir ce genre d’inquiétude. Son cadet, lui, résolu dans sa décision, ne regrette même pas son imminente séparation avec le reste de sa famille.

Analphabète et sans autre qualification, il reste modeste dans ses ambitions. Ses projets se limitent dans son petit coin, ce bled perdu dans le Fouta. « Tout ce que je souhaite, c’est fonder une famille et continuer à cultiver mon lopin de terre. Et chaque jour, je rends grâce à Dieu d’avoir la paix », lance-t-il. Pour lui, l’existence devient nette. Pendant que les deux frères discutaient ainsi dans la bonne humeur, l’équipe de l’Unhcr a fini d’embarquer les bagages des candidats au retour. Ils vont les acheminer vers le centre de transit avant de revenir chercher les personnes.

La journée tire lentement à sa fin, le ciel est chargé de gros nuages blancs, tout comme les cœurs des candidats au retour, d’espoir. Mais personne ne sait exactement ce qu’il trouvera de l’autre côté du fleuve.

 

Seydou KA- LE SOLEIL-(SENEGAL)

 

 

 

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